lesquels constituent une menace grave à la poursuite du bonheur du peuple haïtien par la voie démocratique.

Les velléités constantes de certains acteurs politiques, obnubilés par la tentation de modifier ou de changer la Constitution, par soif de pouvoir personnel et autoritaire ou aux fins de l’adapter à leurs propres conceptions de la démocratie, ont été systématiques au cours de ces trente dernières années. Cependant, elles ont été tempérées par la mobilisation et par la crainte des réactions de la population, viscéralement attachée au respect des droits et libertés qu’elle leur garantit et aussi par les verrous qu’elle impose quant à son amendement et sa transformation.

Dans ce contexte, j’ai eu au cours de ces quatre (4) dernières années à rencontrer différents acteurs politiques, de la société civile et des diplomates étrangers pour des échanges et discussions autour de cette importante question. Ce qui m’a offert l’opportunité de partager, avec nombre d’entre eux, les leçons puisées dans notre histoire ainsi que celles acquises au cours de mes longues années d’expériences, tant au niveau du Pouvoir exécutif que du Pouvoir législatif. La recherche d’un consensus national sur la meilleure stratégie à adopter pour conduire cette réforme, sans s’écarter de cette quête constante du « bonheur » du peuple haïtien et de la démocratie, était au cœur de ces démarches.

Les Pouvoirs exécutif et législatif jouissent de compétences identiques, en matière de déclaration et de proposition d’amendement de la constitution. Tout projet, en ce sens, doit être présenté, discuté et approuvé en Assemblée nationale. Cette déclaration, qui doit réunir l’adhésion des deux tiers (2/3) de chacune des chambres, selon les termes de l’article 282.1 de la constitution, ne peut être faite au cours de la dernière session ordinaire d’une législature. En effet, Il revenait sous l’Administration du Président Moise, peu importe la source, à la cinquantième législature, issue des élections de 2015 et 2016, de déclarer : « qu’il y a lieu d’amender la constitution ». Ladite législature, à la clôture de sa dernière session ordinaire du lundi 9 septembre 2019, n’a nullement été saisie d’une telle requête. Fort de tout ceci, toute initiative portant sur l’amendement, la réforme, la révision voire le changement de la constitution, en dehors des dites procédures, est tout simplement inconstitutionnelle.

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