A sa prise de fonction, le nouveau Président pouvait compter sur l’appui inconditionnel d’une majorité
imposante au Parlement, soit plus de quatre-vingt-dix (90) députés sur cent dix-neuf et vingt-cinq (25)
sénateurs sur trente (30). Ainsi, sans grande difficulté, il a pu former son gouvernement et faire ratifier
la déclaration de politique générale du Premier ministre. Il est important de souligner que le parlement avait
également approuvé, sans réserve, un ensemble de décisions politiques prises en conseil des ministres notamment :
la nouvelle loi réorganisant le fonctionnement de l’Unité centrale de renseignement financier (UCREF) et la loi
de finances de l’exercice 2017-2018. Et ceci en dépit des multiples contestations soulevées dans l’opinion publique
haïtienne par ces textes.
L’environnement politique, qu’il avait trouvé lors de son avènement au pouvoir, était, de toute évidence,
favorable à une consolidation de la stabilité politique et institutionnelle, indispensable au progrès
économique, social et culturel du pays. Mieux que ses prédécesseurs, le Président Moise et son Administration,
avaient toute la latitude nécessaire pour mettre en place et consolider les principales institutions indépendantes,
prévues par la constitution en vue de renforcer de la démocratie et de l’État de droit en Haïti. Malheureusement, il n’en fit rien.
Le constat, aujourd’hui, est sans appel. L’Administration du Président Moise, marchant sur les brisées de son mentor,
a royalement ignoré les échéanciers électoraux[ L’article 90.1 L’élection du Député a lieu le dernier dimanche
d’octobre de la quatrième année de son mandat. Il est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés dans les
assemblées électorales à travers des votes valides, conformément à la loi électorale.
devant favoriser le renouvellement des institutions démocratiques. Ainsi, le Pouvoir législatif, au deuxième
lundi de janvier 2020 a été rendu dysfonctionnel avec la fin du mandat de la totalité des membres de la Chambre
des députés et des deux tiers (2/3) du Sénat de la République. Les dix (10) sénateurs sur les trente (30) prévus
et qui constituent l’effectif actuel de ce corps, sont maintenus en fonction sans réels pouvoirs et activités.
L’article 90.1 L’élection du Député a lieu le dernier dimanche d’octobre de la quatrième année de son mandat. Il
est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés dans les assemblées électorales à travers des votes valides,
conformément à la loi électorale.