Fin 2015 et début 2016, Haïti était en pleine tourmente politique. La fin du mandat du président Michel Martelly était imminente et les seules élections de son quinquennat n’ont pas abouti à la désignation de son successeur. Le chaos, provoqué par un vide institutionnel, pointait à l’horizon.
Dans une interview exclusive accordée à HLIVE TV, l’ancien président Jocelerme Privert
confirme les positions qu’il a toujours exprimées à travers ses différentes notes de
conjoncture sur cette longue crise politique menaçant les fondements mêmes de notre nation.
Face à cette gouvernance transitoire interminable jugée incapable de répondre aux attentes
de la population, il appelle les dirigeants actuels à faire preuve d’intelligence politique et
à sortir du pilotage à vue.
Dans le théâtre incertain de la politique haïtienne, où le provisoire s’installe souvent dans la durée et où la crise est moins un accident qu’un régime, Jocelerme Privert incarne une figure rare : celle du technocrate devenu chef d’État sans avoir cherché à l’être. Sa trajectoire, à la fois discrète et significative, est une parabole du pouvoir en Haïti – un pouvoir qui échappe à la volonté individuelle pour se constituer dans l’urgence, la médiation et le compromis.
« La justice, dit-on, ne vit pas de scandale, elle en meurt ».
Le lundi 22 avril 2024, digne citoyen respectueux des lois et de la justice de
mon pays, j’ai accepté, librement, de répondre à l’invitation du juge
Merlan Belabre. La disparition ou dilapidation des équipements du CNE,
telle qu’établie dans un rapport d’enquête, produit par l’unité de lutte
contre la corruption (ULCC).
Il est de ces hommes d’État dont le passage, aussi bref soit-il, marque les esprits et laisse dans le sillage du pouvoir une empreinte indélébile. Jocelerme Privert, président provisoire d’Haïti de février 2016 à février 2017, appartient à cette trempe rare. Son mandat, bien qu’intérimaire, fut un moment suspendu dans l’histoire récente d’Haïti, un interstice de lucidité, de dignité institutionnelle et de sens républicain dans un pays alors déchiré par l’incertitude politique.