« Je demande aux responsables du Pénitencier de vous installer dans un endroit discret et sécuritaire et je m’arrangerai avec le Juge pour qu’il vienne vous entendre au Pénitencier pour vous éviter des spectacles gratuits ou des manifestations improvisées ».

Cette évacuation scabreuse d’une exigence constitutionnelle confirme, tout simplement, que Maitre Gousse n’avait effectivement aucun mandat contre moi, comme il le prétendait et que je n’étais l’objet d’aucune accusation et d’aucune plainte. Avant de laisser le Pénitencier National, gêné ou plutôt excité de son exploit, il s’est laissé jusqu'à me dire « Monsieur Privert, c’est pour votre sécurité que vous êtes arrêté ». Ce qui porte à croire que la prison est, pour les promoteurs du Nouveau Contrat Social, la meilleure formule ou l’endroit, pour protéger et garantir la sécurité d’un haut fonctionnaire de l’Etat.

En dépit d’une journée très mouvementée et d’une nuit sans sommeil, je me suis réveillé le lendemain du jour plutôt confiant que mon audition telle que promise par Me Gousse, sera réalisée le jour même et ma détention pour la cause évoquée ne sera qu’un mauvais souvenir. Après plus d’une semaine d’attente vaine, mon Avocat a été le rencontrer à son bureau, pour s’enquérir du suivi de sa promesse. Il n’a pas nié, au contraire, il rappelle qu’il est un homme de parole et qu’il respectera la promesse faite à moi ce soir. Il va dans les heures qui suivent introduire la demande auprès du Juge d’instruction. Une nouvelle semaine s’est écoulée, la copie du mandat ne m’a pas été remise et aucun juge n’est venu statuer sur la légalité de mon arrestation et incarcération. Alors, mon avocat lui adresse une correspondance formelle pour lui rappeler que ses engagements, envers moi, n’ont pas été suivis d’effet et que sous son autorité personnelle se trouvent violés mes droits constitutionnels, les plus légitimes.

Le ministre Gousse, par son mépris des dispositions de la Constitution du pays et son manque de maîtrise des rouages du système judiciaire, s’est attribué des compétences, qu’il n’avait pas et des responsabilités qu’il ne pouvait, non plus, honorer. A travers sa correspondance responsive, datée du 10 mai 2004, adressée à mon avocat, il reconnait qu’il n’a pas d’autorité pour formuler une pareille requête au juge qui seul, peut décider de venir m’entendre au pénitencier national ou me faire amener à son cabinet d’instruction à Saint Marc.

Cette réponse est caractéristique du personnage de Bernard Gousse. C’est un déni de la parole donnée. Propulsé à la tête du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique, monsieur Gousse est surtout motivé par la haine qui anime son