menacé et insulté ma mère, alors âgée de quatre-vingt (80) ans, étaient des agents de la Police Nationale d’Haïti.
Le Ministre en introduisant la conversation, en cette matinée du 6 avril 2004, m’a, seulement, annoncé qu’il détient un mandat d’arrêt contre moi.
Il tenait, effectivement, entre ses mains, une enveloppe blanche qu’il n’a jamais ouverte, pour en extraire un quelconque document et révéler son contenu.
Je présume qu’elle était vide. Rien ne saurait justifier qu’un mandat émis, pas un juge d’un tribunal situé à 100 kilomètres de Port-au-Prince,
se soit retrouvé aux mains du Ministre de la Justice, pour exécution.
Mandat ou sans mandat, je suis désormais en état d’arrestation et toujours coincé sur la banquette arrière du véhicule diplomatique entre Bernard Gousse et Reginald Delva.
Georges retourne à sa place et Léon Charles regagne son véhicule. Le Pénitencier National est la destination indiquée au conducteur qui entre temps a repris le volant
Au cours de route Georges me pose la question suivante
Monsieur Privert, est-ce de votre plein gré que vous acceptez de vous rendre ?
Monsieur Georges, vous m’aviez déjà dit que ma vie est en danger et que seule la Force Multinationale Intérimaire peut, pour l’instant,
garantir ma sécurité. Ai-je un autre choix ?
On s’approche du Champs de Mars, Georges revient avec la même question, Monsieur Privert, est-ce de votre plein gré que vous acceptez de vous rendre ?
Ma position n’a pas changé, Monsieur Georges, depuis le 29 février 2004, je subis les pressions de ma famille et de mes amis pour laisser le pays.
Ma réponse a toujours été non et pour les raisons suivantes:
Je suis citoyen Haïtien. Je n’ai commis aucun crime dans le pays. Je ne suis résident d’aucun pays étranger.
Je n’ai ouvert de compte bancaire ou tenu des fonds disponibles dans aucun autre pays au monde.
Le seul reproche qui peut m’être adressé c’est d’avoir accepté de servir mon pays comme Ministre d’un Président démocratiquement élu et
membre d’un Gouvernement jouissant d’une incontestable légitimité constitutionnelle et de lui rester loyal jusqu’à la fin.
Je ne cherche ni protection diplomatique, ni asile politique. Je veux vivre en paix et en sécurité dans mon pays.