A ce moment-là, j’ai abordé avec eux la question de la séquestration de mon chauffeur, suivie de cette descente des lieux à mon domicile,
en violation flagrante de l’article 24-3 de la Constitution.
Monsieur Bernard Gousse, ministre de la justice de mon pays, qu’on présente comme un éminent juriste, ne s’est pas, le moindre du monde,
gêné d’assumer que ces hommes encagoulés, qui ont investi, pillé et mis à sac mon domicile,
BG : Il vous a dénoncé comme Commanditaire.
JP : Commanditaire de quoi Maître Gousse, dis-je, et pourquoi le Juge a-t-il, sur une simple dénonciation d’un individu,
décerné contre moi un mandat d’arrêt plutôt qu’un mandat de comparution.
BG : Le Juge d’instruction a le pouvoir de décider.
JP : Pourquoi ce déploiement massif d’individus encagoulés à mon domicile à 10 heures du soir ? BG : C’était la Police.
JP : Vous me dites, Maître Gousse, que ces individus en noir, lourdement armés et masqués qui ont séquestré et torturé pendant
des heures mon chauffeur pour le forcer à les conduire à mon domicile et qui ont, de 10 heures à 11 heures et demi du soir,
envahi et saccagé ma résidence, agressé physiquement et verbalement ma maman, pillé et emporté tout ce qu’ils trouvaient sur leur passage,
sont des Agents de la Police Nationale d’Haïti.
BG : Ils y étaient là pour exécuter le mandat. Ils avaient reçu une copie me répondit-il ?
JP : Maître Gousse, et la Constitution dans tout cela ?
A cette question impertinente, l’éminent juriste de profession et de surcroit Ministre de la justice a choisi de ne pas répondre.
JP : Maitre Gousse vous êtes détenteur d’un mandat d’arrêt décerné contre moi et vous êtes accompagné du Directeur Général de la Police.
Je dois me considérer comme en état d’arrestation.
BG : En principe oui, me dit-il
JP : Dois-je absolument me livrer ce soir?
BG : Pour votre sécurité c’est mieux.