cœur et son penchant pour les violations des droits et libertés de ceux qu’il perçoit
comme ses ennemis politiques. La mise en œuvre de la mission sacramentelle
dudit ministère visant à protéger, servir et garantir une justice saine et impartiale
à tous ceux qui vivent dans ce pays était loin d’être un objectif pour lui.
Détention prolongée. Le 5 mai 2004, j’ai complété un mois entier de détention.
Aucune démarche n’avait été entreprise, par qui que ce soit, pour me faire
comparaitre devant mon juge naturel, en dépit des criantes irrégularités
entourant mon arrestation-séquestration. Face à ce cas flagrant de violation de
mes droits et libertés, garanties par la Constitution de mon pays, j’ai, à travers mon
avocat, adressé une correspondance, au juge Cluny Pierre Jules, en charge de
ce dossier pour souligner ce fait à son attention. Ledit magistrat instructeur n’a
pas fait cas de ma correspondance qui est restée sans réponse. Le silence des
autorités judiciaires, par rapport à mes démarches légitimes, m’a convaincu, une
fois de plus, que mon arrestation n’avait rien de juridique et que les autorités
judiciaires de St Marc n’étaient que des instruments dociles de persécution
politique entre les mains de l’Exécutif et de ses supporteurs.
Ainsi, à la fin du mois de juin 2004, après plus de trois mois d’incarcération
arbitraire, illégale, inconstitutionnelle et injustifiée, j’ai, à travers mon avocat,
introduit, par devant la Cour de Cassation, la plus Haute instance judiciaire du
pays une demande en récusation de la juridiction de Saint Marc, pour cause de
suspicion légitime. Cette juridiction, oublieuse de la sagesse profonde de son rôle
républicain et de son indépendance suprême par rapport aux autres pouvoirs, a
jeté aux oubliettes ce recours, alors qu’un citoyen, grand commis de l’Etat est,
injustement, privé de ses droits et libertés, voilà déjà plus de huit (8) longs mois.
J’ai complété, du 6 avril 2004 au 21 avril 2005, plus de 12 mois d’incarcération3 au
Penitencier National, sans avoir jamais été auditionné par un juge sur les motifs
de mon arrestation, pour être entendu ou informé des faits qui me sont reprochés
et des charges retenues contre moi.
3 Aux termes de l’article 26 de la Constitution, il est dit « Nul ne peut être maintenu en détention
s’il n’a comparru dans les quarante-huit heures qui suivent son arrestation par devant un juge
appelé a statuer sur la légalité de l’arrestation et si ce juge n’a confirmé la détention par décision
motivée