Les graves conséquences de ces événements, au triple point de vue politique, économique et social, témoignent du fait que le pays est loin de cheminer irréversiblement sur la voie de la stabilité politique. La capacité du Chef de l’État à juguler cette crise, se maintenir au pouvoir et compléter son mandat devint un sujet de conversation et même de préoccupation pour plus d’un. Les nominations de Jean Henry Céant, de Jean Michel Lapin, Fritz William Michel et Joseph Joute, au poste de Premier ministre n’ont jamais pu permettre au pays de retrouver sa voie mise en berne depuis les événements de juillet 2018. Le retour au vide institutionnel. L’administration du président Moise, marchant sur les brisées de son prédécesseur et mentor, a royalement ignoré les échéanciers électoraux de 2017 et 2019, fixés par la Constitution. Le premier, à avoir été raté, est celui de 2017 pour le renouvellement d’un premier tiers au Sénat de la République. Les élections attendues le dimanche 25 octobre 2019, conformément aux stipulations de l’article 90.1 de la Constitution, n’ont pas été tenues. Elles avaient pour rôle de renouveler la totalité des membres de la Chambre des députés, un autre tiers du Sénat et les organes des Collectivités territoriales. Cette administration, qui contemple déjà ses quatre ans aux commandes de la République, n’a organisé aucune élection. Bien plus, elle avait choisi, de son propre chef, de ne pas publier les résultats des élections indirectes, transmis à la présidence par l’institution électorale depuis 2017. Ainsi, le lundi 13 janvier 2020, au matin (12.03) c’est un président Moise, en grand vainqueur, qui annonce pompeusement la caducité du parlement. La première session ordinaire de l’année législative 2020 ne s’est pas ouverte, contrairement aux stipulations de l’article 92.1 de la constitution. Le Président loin de tirer les conséquences de son échec de ne pas veiller à la stabilité des institutions et d’assurer le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, s’est enorgueilli de devenir un président tout-puissant. Il concentre, désormais entre ses mains, l’ensemble des pouvoirs d’Etat en installant aux commandes des deux branches de l’administration publique nationale, les membres de son clan politique, ses amis et proches partisans. Le nouveau gouvernement qu’il a appointé, avec Monsieur Joseph Joute à sa tête, ne répond que de lui. Ce gouvernement, dépourvu de toute légitimité constitutionnelle, s’approprie de compétences législatives en