Cette formalité est essentielle, pour le rendre exécutoire, conformément
aux stipulations de l’article 125 de la Constitution.
Le processus de mise en place des différentes assemblées locales a été,
de ce fait, suspendu. Jusqu’au 13 janvier 2020, consacrant la fin de
mandat des membres de la cinquantième législature, aucune proposition
et aucun projet de loi-cadre, portant sur la décentralisation, n’a fait l’objet
de présentation, d’analyse et de vote dans aucune des deux Chambres.
Cette démarche semble participer d’une évidente volonté de l’exécutif,
avec la complicité du Parlement, de pérenniser son emprise sur les
membres de la Magistrature. L’indépendance du Pouvoir Judiciaire était
perçue par certaines autorités politiques comme une entrave à leurs
tentations autoritaires et à leurs velléités très fortement exprimées
d’influencer, dans le sens de leurs intérêts, les décisions judiciaires ou
juridiques.
Vassalisation et manque de crédibilité de La Cour de Cassation. Le
fonctionnement actuel de la plus haute instance judiciaire du pays est
préoccupant et appelle à des mesures urgentes. Cette institution du
Pouvoir judiciaire souffre ans d’un flagrant déficit de légitimité. La dernière
intervention irrégulière du Président Moise, procédant à la mise à la retraite
de trois magistrats et à la nomination de trois autres, a achevé le
processus de démantèlement de ce pouvoir.
Je rappelle à cet effet que jusqu'à la nomination en 2019 par le Président
Moise et sur recommandation du Sénat de six nouveaux juges auprès de
cette Cour, quatre des six magistrats constituant son effectif ont été
irrégulièrement nommés. Un fait publiquement dénoncé, depuis plusieurs
années, par l’Assemblée des Sénateurs, à travers une résolution votée à
l’unanimité. La persistance de cette grave anomalie incombe tant au
Pouvoir Exécutif qu’au Pouvoir Législatif et particulièrement au Sénat de la
République à qui la Constitution a confié la charge de procéder au
recrutement des personnalités devant être nommées. Les mises à la
retraite et les nouvelles nominations effectuées par le Président de la
République, d’ailleurs en violation flagrante de la constitution, ne
sauraient garantir à cette instance judiciaire sa crédibilité fortement
entachée.
Le recrutement et la nomination des membres de la Cour de Cassation
sont aussi au cœur des velléités hégémoniques des membres des Pouvoirs
Exécutif et Législatif. L’organe d’administration et de contrôle du pouvoir
judiciaire, qu’est le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), intervient
dans le processus de désignation des membres du Conseil Constitutionnel
et du Conseil Électoral Permanent. La loi, portant organisation et