les prix à la pompe des produits pétroliers. Les réactions ne sont pas fait
attendre et ont fusé de toutes parts. Les plus virulentes venaient
particulièrement du candidat à la Présidence Jovenel Moïse, ses partisans,
son groupe politiques et ses alliés au Parlement. Le lecteur se rappelle
probablement de cette note du 22 août 2016 « Nous considérons cette
décision comme un crime financier qui se fait à l’encontre du peuple
haïtien. Plus précisément contre les gens de la classe défavorisée ». Ladite
note a été publiée sous la signature du notaire Jean Henry Céant, lui aussi
candidat à la présidence et qui allait devenir, quelques années plus tard,
le deuxième premier ministre du Président Moïse.
Le Gouvernement du Premier Ministre Jacques Guy Lafontant, avait
décidé, pour l’exercice 2018-2019, d’un relèvement global des prix à la
pompe des produits pétroliers. Toutes les subventions, jusque-là consenties
par l’Etat, à travers cet ajustement, seraient supprimées. La mobilisation
de ressources financières, par l’exploitation des niches fiscales, pour
financer le budget de l’Etat, est de toute évidence, une démarche
opportune. Le Gouvernement, par contre, avait commis de très graves
erreurs dans son implémentation.
Il a péché en négligeant de mettre en place une vraie campagne de
communication et d’information.
L’analyse préalable de l’impact d’un tel ajustement sur le coût de la vie
aurait pu indiquer le niveau minimal acceptable pour une population,
déjà vulnérable et en proie à des difficultés de toutes sortes.
La date du 6 juillet - retenue pour la publication de la circulaire annonçant
les nouveaux prix à la pompe des produits pétroliers - relevait de
l’infantilisme politique.
Ce 6 juillet 2018, en effet, l’équipe de football du Brésil affrontait celle de
la Belgique, en quart de finale de la coupe du monde. Le gouvernement
espérait que l’euphorie que provoquera, dans les rues de la capitale, la
victoire quasi certaine du Brésil détournerait l’attention du peuple. La
défaite, inattendue de l’équipe auriverde par deux (2) buts à un (1), ne
leur a pas été favorable. Les événements des 6, 7 et 8 juillet 2018 avaient
sonné le glas de l’excès de confiance que Monsieur Moise se faisait de sa
popularité. Ils étaient, de l’avis de nombre d’acteurs politiques, de la
société civile, de diplomates accrédités en Haïti et de membres de la
communauté internationale, la première grande manifestation de
mécontentement et d’hostilité visibles de la population contre sa
présidence. Lesdits événements ont coûté à Jacques Guy Lafontant, qui
jusque-là jouissait de toute la confiance du Président, son poste de Premier
ministre