Nous observons que les mauvais gestes, les mauvais réflexes ou tout simplement l’ignorance de la menace sont souvent plus meurtriers que les catastrophes elles-mêmes ! Construire dans les lits des rivières ou sur le littoral ou sur les pentes dénudées des mornes dans un pays si exposé, relève de l’inconscience et dénote des comportements de personnes qui ou bien ignorent, ou bien sous-estiment les risques encourus pour leurs investissements et pour leur propre vie !
Ainsi, parallèlement aux actions de régulation et de coercition parfois nécessaire, la réponse sera globale et inclura un important volet de sensibilisation à tous les échelons de la société, ciblant principalement nos écoles, nos universités, les associations paysannes, les collectifs d’artistes et d’écrivains ainsi que tous autres vecteurs de la société civile capables de nourrir et relayer efficacement cette campagne de réflexion et de sensibilisation. Bien évidemment, cette nouvelle approche doit être coiffée par une politique, un plan d’actions connus et maîtrisés par l’ensemble des acteurs sur la problématique de la gestion des risques et désastres.
L’ANNÉE A VENIR
Je suis arrivé à la tête du pays en février 2016 dans un contexte d'explosion proche du chaos et de l'anarchie. Les manifestations de rues se multipliaient et versaient dans une violence qui mettait en péril les vies et les biens des citoyens et citoyennes, ainsi que la tranquillité sociale. L’avenir était sombre et sinistre, et personne ne savait vraiment de quoi serait fait le lendemain. Aujourd’hui, je me prépare à remettre, le 7 février 2017, au nouvel élu, un pays politiquement apaisé et socialement plus serein, fort de la confiance retrouvée dans les institutions et dans les autorités.
Je formule le vœu que tous les déçus des résultats des joutes du 20 novembre 2016 fasse le grand sacrifice patriotique d’organiser une opposition pacifique, démocratique et constructive face aux nouveaux élus quel que soit leur niveau. Haïti doit être pour chaque citoyen, chaque citoyenne le candidat perpétuellement et indéfiniment gagnant.
Je suis en droit de m'enorgueillir d'avoir contribué à débarrasser l'horizon des lendemains des ombres néfastes de l’incertitude politique et du désarroi social. L’un de mes vœux les plus chers et les plus ardents pour Haïti et pour le Peuple haïtien est que les nouvelles autorités puissent bonifier cet héritage fragile pour désormais entrer dans un cercle vertueux de croissance et de confiance, de stabilité politique et de progrès économique, de dialogue permanent, de paix sociale et de démocratie.
DÉFIS et PERSPECTIVES
L’un des premiers défis que la Nation haïtienne doit relever en cette nouvelle année 2017 est celui de l’Unité et de la Réconciliation nationales. Cet appel a constitué le cœur de mon message le 1er janvier, Jour de l’indépendance Nationale. Il l’a aussi été le 2 janvier, jour des Aïeux. Aujourd’hui encore, en cette date solennelle qui marque la rentrée parlementaire, et compte tenu du rôle prépondérant que vous jouez, Honorables parlementaires, dans le maintien de la stabilité politique tant recherchée, je considère encore opportun de réitérer ce message d’unité nationale et de pardon réciproque. Laissons de côté nos petits intérêts partisans, faisons taire nos querelles de chapelle, et pensons au bien commun, pensons à la collectivité. Haïti reste et demeure notre seul héritage commun et elle le restera toujours, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse. Il est temps de se rendre à l’évidence de cette inéluctable réalité et donc, de s’unir, de s’entendre, de se donner la main fraternelle, pour qu’il y fasse bon vivre, y travailler et se recréer dans l’amour, le pardon et la convivialité, afin d’assurer la jeunesse éternelle de la patrie immortelle.
Le deuxième défi de taille à surmonter en 2017, et au-delà, est celui de la cohésion sociale. Un pays où il fait bon vivre, un pays apaisé est celui où il y existe des égales opportunités d’accès pour tous aux biens et aux services publics, à l’éducation, à la santé, au travail et au loisir. Cette égalité de chances pour tous constitue le ciment de la cohésion sociale. Notez que ce défi n’incombe pas seulement à l’Etat. Nous devons le relever ensemble, le secteur public en conjonction harmonieuse avec le secteur privé !