MESSAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE À L’OCCASION DE LA SEANCE EN ASSEMBLÉE NATIONALE, MARQUANT LA RENTREÉE PARLEMENTAIRE DE LA 50e LÉGISLATURE, LUNDI 9 JANVIER 2017


L’exposé général sur la situation du pays que le Président de la République est tenu de faire, depuis la tribune du corps législatif, par un message à la nation ne s’est pas réalisé pour les rentrées parlementaires des 12 janvier 2015 et 11 janvier 2016. Les deux chambres du parlement étant rendus dysfonctionnels par suite du non respect par l’administration du président Martelly des principaux échéanciers électoraux prévus par la constitution, pour le renouvellement de son personnel. En ce lundi 9 janvier 2017, c’est avec un sentiment d’une profonde satisfaction et d’une légitime fierté, que je me suis retrouvé par devant mes anciens collègues du parlement, cette fois-ci en ma qualité de président de la république, pour adresser ledit message. « Nul n’est prophète dans son pays dit le proverbe ». C’est bien le cas en ce qui me concerne. Ancien membre du parlement, je n’étais pas le bienvenu, au palais législatif, pour certains de mes anciens collègues. Ces derniers, tout au cours de la journée, ont fait véhiculer, tant dans les couloirs du parlement que dans les medias, des menaces d’agression verbale ou physique contre ma personne. Un fort sentiment de peur et d’inquiétude s’est installé dans les esprits de nombre de mes proches conseillers et collaborateurs. Leur objectif était de faire monter la pression jusqu'à eux, afin qu’ils me dissuadent de renoncer à me présenter et d’éviter le danger. Que vouliez-vous qu’il fit contre trois ? Qu’il mourut ! Les familiers des pièces classiques ou ceux qui ont lu le Cid de Pierre Corneille se rappelleraient bien de cette réponse du vieux Horace à son ami tentant de justifier la fuite de ses fils devant les frères Curiace. Je ne suis pas un héros cornélien, je suis plutôt d’un naturel téméraire. La peur ne saurait me faire dérober à mes responsabilités. En 2004, je n’ai pas gagné le chemin de l’exil. J’avais choisi, au péril de ma vie, de rester au pays. A tous mes collaborateurs, j’ai signifié ma détermination, au moment voulu, à me rendre au Parlement et adresser mon message au corps législatif tel que prévu par la Constitution. Une fois informé que le quorum nécessaire pour l’ouverture de la séance en assemblée nationale est atteint et que les conditions de sécurité sont mises en place par la police nationale, je me suis présenté à la salle de séance, tel que requis à l’article 151 de la constitution. Les conspirateurs étaient au comble de leur désappointement quand ils m’ont vu la tête altière et avec assurance, faire mon entrée dans la salle et gravir la tribune. Le message de circonstance a été, sans interruption nuisible, délivré et sous les applaudissements de l’assistance. Je n’ai eu droit, à la fin, qu’à quelques remarques désobligeantes de certains nostalgiques déçus d’avoir piteusement échoué dans leur démarche. Cette vile manipulation de l’opinion publique est l’œuvre des élus, proches et alliés du PHTK, réunis au sein du bloc enregistré à la chambre des députés sous la dénomination alliance parlementaire haïtienne (APH) et leurs collègues, plutôt minoritaires, au sénat de la république. Ces derniers n’ont jamais digéré n’avoir pas réussi à me renverser du pouvoir le 14 juin 2016. Ils pensaient s’offrir une, à travers cette obligation qui m’est faite par la constitution, une opportunité de me déshabiller et me faire passer pour un lâche. Ils n’ont pas cru leurs yeux. De la bouche de l’un d’entre eux, un sénateur de surcroît, est sortie ce cri de désespoir « apa li vini vre ». MMs Je porte la parole aujourd’hui dans cette enceinte, au titre des exigences impérieuses et inviolables de la Constitution de la République démocratique, qui, en son article 151, prescrit la délivrance, du haut de cette auguste tribune, d’un message présidentiel sur l’état de la nation. Le protocole républicain, chaque année, au deuxième lundi de janvier, réunit dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, les