fructueux. J’ai d’ailleurs pris l’initiative de lui proposer la mise en place immédiate d’une commission mixte de passation de pouvoirs, ce qu’il a accepté. Je félicite également tous les autres élus issus de ces joutes et souhaite bonne chance aux candidats encore en lice. VIOLENCE ET INSÉCURITÉ La proclamation des résultats du premier tour des présidentielles d’octobre 2015 avait été accueillie sur l’ensemble du territoire par des manifestations de rues accompagnées d’actes de violence, lesquelles se sont poursuivies jusqu’au mois de février 2016. Mon élection à la Présidence provisoire du pays, l’ouverture des consultations avec les acteurs politiques et la formation de ce gouvernement de consensus, ont permis un net ralentissement de ces manifestations et instauré une bénéfique atmosphère de paix et de stabilité. Les récentes contestations, suite au résultat des joutes du 20 novembre, n’ont jamais atteint l’ampleur ni l’impact que celles que nous avons vécues au début de l’année 2016. Je tiens à féliciter à ce propos les forces de police qui, dans le respect des droits à manifester de chaque citoyen, ont su éviter des débordements majeurs ou disproportionnels LA SITUATION ÉCONOMIQUE : L’INFLATION ET LA CHUTE DE LA GOURDE L'année 2016 fut particulièrement fâcheuse pour l’économie haïtienne : crise politique, effondrement de l'aide externe dû à l’affaissement drastique des fonds PetroCaribe et des appuis budgétaires, refus de la Communauté internationale de financer les élections et, enfin, attentisme subséquent – et logique – des entrepreneurs. A tout cela se sont ajoutés plusieurs désastres naturels, dont le passage de l’ouragan Matthew dans le Grand Sud, les inondations survenues par la suite dans les régions Sud, Ouest et Nord du pays et les séquelles d’une forte sécheresse ayant sévi les deux années précédentes. Les pronostics les plus alarmistes fusaient de partout. En raison de la poussée de dépenses publiques – notamment pour le financement électoral évalué à plus de cinquante cinq (55,000,000. 00) millions de dollars américains – se profilait le spectre d’un déficit budgétaire, accru de nouvelles pressions inflationnistes. Et les efforts redoublés de la Banque Centrale pour juguler de telles pressions, à travers la baisse des réserves internationales et l’accroissement des taux d’intérêt, se solderaient indubitablement par l’éviction monétaire des investissements privés créateurs d’emploi soutenu. Les prévisions de croissance économique étaient, bien sûr, extrêmement pessimistes. Dans un tel contexte, qui oserait contester que la performance macroéconomique du Gouvernement haïtien et des dirigeants de la Banque de la République d’Haïti n’a pas été remarquable. Un simple coup d'œil au tableau des paramètres financiers et monétaires révèle le maintien d’une croissance de 1,4%, certes modeste , mais tout de même supérieure à celle de l’année précédente, et soutenue, pour la première fois depuis plusieurs années, par la production marchande dont l’agriculture -- +3%, contre la forte chute de 5,4% accusée l’an dernier -- et l’industrie manufacturière -- +1,5%. La croissance fut toutefois, sans surprise, pénalisée par la stagnation des secteurs du bâtiment et des travaux publics (0,2%), due d’une part à l’épuisement et le gaspillage par les dirigeants précédents des ressources Petrocaribe et, d’autre part, à la faible croissance du sous-secteur “commerce, restaurants et hôtels”, conséquence de la prudence des investisseurs du secteur en raison de l’environnement politique incertain et instable. La bonne gestion des finances publiques, caractérisée par la quasi absence d'endettement additionnel de l'Etat Central durant la seconde moitié de l’exercice fiscal 2015-16, depuis la signature, le 22 avril 2016, du Protocole d'Accord sur la Gestion de Trésorerie entre le Ministère de l'Economie et des Finances et la BRH, a permis d’échapper à la nécessité du financement monétaire du Trésor Public par la Banque Centrale. Les réserves internationales nettes de change de la BRH ont remonté fortement – de U.S. $767 millions en décembre 2015 à U.S. $925 millions en décembre 2016 -- soit US $157 millions, tendance inaccoutumée en période électorale, où l'on s'attendrait plutôt à une pression sur les dépenses publiques conduisant subséquemment à l'utilisation des réserves de change pour contrarier les pressions inflationnistes.