Représentants du peuple, les grandes instances de l’État, le Corps diplomatique et consulaire, le Gouvernement et la Présidence de la République, pour donner la solennité qui convient à l’ouverture de la session ordinaire de l’année législative.
Nul ne peut ne pas convenir que la rencontre de cette année 2017 prend une connotation particulière de soulagement et de succès, au souvenir des aléas qui ont jalonné notre cheminement pénible à travers les ornières des incertitudes et semblaient en passe de miner nos ambitions et nos espérances dans l’avenir de notre démocratie et la consolidation de l’État de droit au pays. Tout au long de l’année 2016, je n’ai cessé de marteler qu’un risque de dysfonctionnement menaçait l’ensemble des institutions républicaines en ce début d’année 2017, si des élections libres, transparentes, démocratiques et inclusives ne dotaient le pays d’autorités légitimes à tous les échelons du pouvoir.
Les défis pour y arriver étaient multiples. Au-delà même des défis matériels, financiers et infrastructurels – que j’évoquerai plus loin – le principal obstacle était celui de la confiance. Beaucoup d’acteurs, de décideurs et de partenaires ne croyaient pas possible d’opérer ce virage difficile, de réussir ce bond gigantesque et nécessaire vers la stabilisation de nos institutions et la pacification sociale et politique du pays. Aujourd’hui, cette rentrée parlementaire, dans la quasi plénitude des effectifs et la sérénité des retrouvailles citoyennes, montre que le sursaut patriotique a vaincu le pessimisme, grâce aux vertus fécondes du dialogue, du travail, de la fermeté et de la détermination.
C’est d’ailleurs mon message cardinal à vous tous, Honorables Sénateurs et Députés. Ayez confiance en vous ! Ayez confiance en votre Nation ! Œuvrez pour mériter de la confiance de vos pairs et de la Nation. Travaillez pour redonner confiance en l’avenir au Peuple trop souvent déboussolé et en manque de repères !
Mesdames, Messieurs,
Honorables Sénateurs et Députés,
Le Premier ministre Énex Jean-Charles vous a déjà exposé le bilan exhaustif de l’action gouvernementale. Je ne vais donc pas m’appesantir sur les résultats et performances sectoriels. En tant que Chef de l’État, je m’attacherai surtout à rappeler à la Nation la situation du pays au tout début de l’année 2016, quand j’ai été élu par mes pairs pour assumer la magistrature suprême avec un mandat spécifique : la poursuite du processus électoral enclenché en 2015.
J’évoquerai ensuite les principaux chantiers et les grands défis qu’il a fallu relever avec tact, doigté, dans une quête permanente du bien-être collectif. Je vous présenterai, enfin, les perspectives pour le pays en cette nouvelle année 2017.
TOUT D’ABORD, SUR LE PLAN POLITIQUE
Le spectre du dysfonctionnement des institutions républicaines, qui se profilait a la fin de l’année 2014, annonçait déjà que la Patrie égarée était entrée dans une ère d'incertitudes et de turbulences. Les principaux acquis issus du régime constitutionnel auquel le peuple haïtien a adhéré massivement, à savoir son bien-être matériel, l’Etat de droit et la démocratie, étaient compromis. Il fallait au plus vite apporter une réponse convenable cette ambiance délétère propice a toutes les aventures. Les échéanciers électoraux maintenant repoussés devenaient de plus en plus nécessaires et indispensables. C’est dans ce contexte qu’ont eu lieu les élections de l’année 2015, qui malheureusement n’ont pas abouti à combler tous les vides laissés par la fin de mandat d’un grand nombre d’élus et particulièrement au niveau de la Présidence du pays.
Elu Président provisoire dans le cadre de l’accord du 5 février 2016, il m’incombait l’impérieuse obligation d’achever ce processus. Le 3 janvier dernier, le Conseil Électoral Provisoire a confirmé les résultats définitifs des élections du 20 novembre 2016, consacrant la victoire au premier tour de M. Jovenel Moïse en tant que 58e Président élu de la République d’Haïti. Je saisis cette occasion pour le féliciter encore une fois publiquement et pour lui souhaiter un quinquennat de paix, positif et