MESSAGE DE SEM JOCELERME PRIVERT À L’OCCASION DE LA CELEBRATION DES DEUX CENT TREIZE (213) ANS DE L’INDEPENDANCE NATIONALE, LE 1ER JANVIER 2017 AUX GONAIVES


MISE EN CONTEXTE. L’ancienne colonie de Saint Domingue, par la proclamation de son indépendance, le premier janvier 1804, a repris son ancien nom AYITI ou Haïti et est devenue la première république noire du monde. Le premier janvier 2017, je me retrouvais, donc aux Gonaïves, en ma qualité de chef de l’Etat et président de la République pour la commémoration du 213ème anniversaire de cet événement historique. Je rappelle, pour l’histoire et en guise d’introduction, qu’elles étaient rares les années où, cadre de la fonction publique, directeur général, secrétaire d’Etat, ministre, conseiller au cabinet du président et sénateur de la république, je n’étais pas requis ou invité à faire le pèlerinage à la Cité de l’Indépendance et participer aux festivités commémoratives de cet événement historique. Cette ville des Gonaïves, au fil des années, est devenue après le Cap-Haitien celle où je compte le plus grand nombres d’amis et de connaissances, en dehors de mes villes d’origine et de résidence. J’ai tissé et entretenu, pendant de nombreuses années, d’excellentes relations d’amitié et de convenances sociales avec nombre de familles et personnalités originaires ou qui se sont installées dans de cette ville. Je me permets de mentionner, en tout premier lieu mes camarades de promotion au lycée Max Amisial (Jacko) et Jean Robert Jean Noel et mes amis Ronald Saint-Jean, Fred Brutus, Gaël Painson, Docteur Billy Racine et magistrat Stephen Moise (Topa) et en suite les familles Baudin, Laforest, Auguste, Elysée, Thiesfeld, Latortue (etc.). Je ne saurais, non plus, oublier les nombreux contacts que j’ai eu a nouer, durant mon passage au ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales, avec les principaux leaders des quartiers populaires de Raboteau, Jubilée-Blanc, Ka Soley, Bienac, Bigot etc. Ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales, j’étais au cœur des principales activités à se dérouler dans cette ville, dans le cadre des festivités commémoratives du bicentenaire de l’indépendance nationale le 1er janvier 2004. Depuis le 28 décembre 2003, à la demande du premier ministre, je me suis rendu aux Gonaïves et j’ai installé mon quartier général au village des dattes pour la supervision des préparatifs en cour. Mon séjour, qui s’est étendu du 28 décembre 2003 au premier janvier 2004, n’a été l’objet d’aucun acte d’agression. Je circulais librement, dans les principales artères de la ville, de jour comme de nuit, nonobstant l’occupation du quartier de Raboteau par les assaillants de la tristement célèbre armée cannibale et ses multiples attaques contre les principales institutions publiques. Je témoigne qu’il n’a été manifesté, à mon égard, aucun signe d’hostilité laquelle m’aurait fait sentir en situation d’insécurité. Le seul point d’ombre qu’il me revient de signaler est cette attaque armée, dirigée contre le stand officiel dans la matinée du 1er janvier 2004 et cette pluie de détonations d’armes lourdes qui a suivi le message de circonstance du Président Aristide, forçant les dignitaires et les nombreux assistants à la célébration à vider les lieux en catastrophe. La sympathie des gonaïviens ne m’a jamais fait défaut. Elle m’a été, encore, renouvelée, au mois de juin 2006, quand je me suis rendu dans leur ville, comme détenu, pour répondre à l’appel que j’ai interjeté contre l’ordonnance scélérate du magistrat Clunie Pierre Jules, du Tribunal de Première Instance de Saint Marc. Les applaudissements nourris qui ont suivi le plaidoyer que j’ai eu à faire pour défendre ma cause, par devant la Cour d’Appel des Gonaïves, en sont un vibrant témoignage. Le premier janvier 2017, en ma qualité de président de la République, je suis retourné au Gonaïves, la Cité de l’indépendance, pour magnifier la solennité et l’importance de ce jour et honorer la mémoire de ceux qui au prix de leur vie, nous ont laissé cette terre en héritage. Le gouvernement de transition s’est donné, pour code de conduite, de prioriser l’intérêt national sur les menées subversives et cette guerre de basse intensité dont il est constamment l’objet, par certains partisans, élus, proches et alliés du gouvernement précédent. Avec beaucoup d’élégance, il a