La gestion rationnelle et parcimonieuse par les responsables publics des maigres ressources de l’État a leur disposition. Le gel ou la suppression des dépenses non essentielles au bon fonctionnement de l’Etat. Après environ dix mois de gestion financière, les résultats sont encourageants et le Gouvernement est crédité, par la plupart de ses principaux partenaires financiers d’une bonne conduite en matière financière et monétaire. Ces derniers ont, depuis les trois derniers mois, repris leur collaboration avec le Gouvernement. En témoigne la libération par l’Union Européenne, a la fin du mois de septembre dernier, d’une enveloppe d’environ 25 millions de dollars au titre de support budgétaire, bloqué depuis janvier 2016. La rencontre que nous avons eu vendredi dernier avec le board du Forum Economique du secteur privé nous a, une nouvelle fois convaincu, de la justesse et du bien fondés de nos actions dans le domaine économique et financier. L’investissement privé a bénéficié d’un environnement plus stable, la compétitive d’Haïti a augmenté et plus de dix mille nouveaux emplois sont en voie d’être créés, dans le domaine de la sous-traitance, notamment à Caracol, a CODEVI et a SONAPI. La population, par rapport à certaines déclarations alarmistes, émanant de certains profanes ou de gens non initiés aux questions financières et monétaires, est appelée à la prudence. L’affirmation péremptoire, voulant faire croire que l’instabilité des prix que l’on connait actuellement, n’ait pas de précédent dans l’histoire, est incorrecte. L'inflation de la période, qui est de 12.5% est modeste et proche de la moyenne des 12 dernières années, qui est de 9.3%. De plus, il est reconnu qu’il n’y a pas une transmission quasi parfaite et rapide des variations du taux de change à celle des prix à la consommation (l'inflation). Ceci n'est vrai dans aucun pays, et encore moins en Haïti. Pour plus de détails, disons que de septembre 2003 à septembre 2015, par exemple, l'inflation cumulée a été de 192% (triplement de prix), alors que le taux de change gourde-US dollar a cru de seulement 24% pendant ces 12 ans. A l'inverse, de septembre 2015 à septembre 2016, le taux de change s'est accru de 25.7% alors que l'inflation n'était que de 12.5% pour la période. L’OURAGAN MATTHEW ET LA SITUATION SANITAIRE Les dommages et pertes provoqués par le cyclone Mathieu dans les départements affectés sont évalués, selon un rapport établi par la Banque Mondiale avec la participation des instances gouvernementales concernées, à 1.9 milliards de dollars ! Toutefois, l’ensemble des conséquences néfastes de la catastrophe ne sont guère prises en compte, y compris la menace d’insécurité alimentaire qui guette les populations du grand Sud… Après l’ouragan, nous avons été l’objet d’un élan de solidarité exemplaire. Je saisis cette occasion pour remercier l’ensemble des gouvernements, institutions et pays amis qui ont accompagné le peuple haïtien pour faire face aux premiers jours de l’épreuve. Ceci étant dit, Matthew est toujours présent. Les populations de la Grand’ Anse et du Sud sont toujours en situation de détresse économique, de désarroi écologique et de grande précarité sociale. Du côté du gouvernement, nous avons conçu une réponse en deux volets. Le 1er est celui de l’urgence humanitaire. Le 2nd est irrémédiablement celui du redressement et de la relève économique. Si au niveau de la réponse humanitaire nous avons reçu une part importante de l’aide d’urgence, nous n’avons pas pour l’instant bénéficié du soutien nécessaire pour les activités structurantes et durables de la relève économique. Or il convient d’agir sur ce volet pour réduire la vulnérabilité ambiante et augmenter la résilience des populations. Comme je l’ai dit dans d’autres occasions, Haïti est des points de vues sismique et géographique extrêmement fragile! Nous sommes régulièrement exposés à des catastrophes naturelles, car assis sur deux failles sismiques et situés dans le couloir des tempêtes et des ouragans. Il n’y a pas de doutes à avoir, ni de questions à savoir si Haïti sera une nouvelle fois frappée par un tremblement de terre ou un ouragan. La question est simplement quand et de quelle intensité sera la prochaine catastrophe qui viendra s’abattre sur notre pays. Ceci étant dit, en connaissance de cause et en