l’Etat, des collectivités territoriales, des institutions indépendantes et de paver la voie au retour a la normalité constitutionnelle. Malheureusement ces élections générales, tant attendues, n’ont pas pu atteindre les objectifs recherchés. A part l’installation au mois de janvier 2016 d’une nouvelle législature, encore privée d’une partie de ses membres, les vides occasionnés par la fin de mandat d’un grand nombre d’élus n’ont pas pu être comblés. Ces élections n’ont pas, non plus, permis l’élection du successeur du Président Martelly dont le mandat constitutionnel de cinq ans devrait échoir le 7 février 2016. C’est donc dans ce contexte explosif ou tous les risques et toutes les aventures étaient possibles que l’accord, du 5 février 2016, a été négocié et signé. Je rappelle que la mission fondamentale qui m’a été confiée par le Parlement dans le cadre de l’accord du 5 février 2016 était de créer les conditions nécessaires à la relance le processus électoral initié en 2015 et reporté sine die par le Conseils d’alors après trois initiatives infructueuses de réaliser le second tour des présidentielles. Il m’incombait, pour atteindre cet objectif, la responsabilité de franchir plusieurs étapes préalables, il s’agit de la : Formation d’un gouvernement de consensus, après consultations et concertation avec tous les acteurs de la société civile, tous les blocs politiques représentés au Parlement ou pas, Redynamisation du Conseil Electoral Provisoire, amputé déjà de deux tiers de ses membres qui ont dû démissionner de leur poste, suite à des dénonciations de corruption et de partialité dans la conduite du processus électoral. Là encore, il me fallait discuter avec les neuf secteurs identifiés par le décret électoral, pour déléguer des membres au Conseil Electoral Provisoire. Restauration de la confiance des acteurs politiques, des candidats et de la société civile dans les autorités, les institutions et, plus spécifiquement, dans le processus électoral. Pour ce qui relève de ce dernier point, une étape inévitable était nécessaire. Il me fallait donner une réponse à cette préoccupation exprimée par la grande majorité des acteurs de la classe politique, de la communauté des affaires et de la société civile rencontrée dans le cadre des consultations prévues par l’accord. Tous ils exigeaient que toute la lumière soit faite sur les dénonciations d’irrégularités graves ou de fraudes ayant entouré le processus électoral initié au cours de l’année 2015 lesquelles ont, non seulement, forcé à la démission six des neuf membres dudit conseil, mais encore, ont provoqué le report sine die desdites élections. C’est dans ce contexte que la Commission indépendante de vérification électorale (CIEVE) a été formé. L’annonce publique de nos principaux partenaires internationaux de ne pas contribuer au financement de la reprise processus annoncé, suite à l’obligation qui nous a été faite par les principaux acteurs politiques de procéder à l’évaluation et la vérification des élections inachevées de 2015, et les conclusions formulées par la Commission formée à cette fin, ne nous a pas démotivé. Le peuple haïtien, dans toutes ses composantes, a démontré à l’occasion une réelle volonté d’appropriation de cet acte de souveraineté nationale. Des offres de contribution financière fusent de toutes parts et de toutes les catégories sociales. Toujours avec la même détermination et convaincu de l’importance de ces élections pour la stabilité du pays, mon Administration et le gouvernement du Premier ministre Enex Jean Charles, avons décidé d’assumer nos responsabilités envers les générations présentes et futures en acceptant de faire de ce chantier notre seul et unique priorité. Le Trésor public a déjà déboursé pour ce processus près de 40 millions de dollars. Point besoin de dire qu’il s’agissait d’un sacrifice supplémentaire le sacrifice imposé au peuple haïtien. Beaucoup de projets d’apaisement social notamment ont été en effet écartés afin de rendre possible le financement des élections. De même certains projets de développement et d’infrastructures ont été suspendus.