Sans préjuger des faits, ni de la situation d’une région par rapport à une autre, cet état de fait doit nous porter tous gouvernants et gouvernés à bien prendre la mesure de ces mouvements en étant attentifs, vigilants et à l’écoute. Seules des solutions appropriées et consensuelles peuvent créer les conditions d’un retour à un climat de Paix. Il convient de bien appréhender les causes, de bien cerner les demandes, de bien jauger les besoins des populations pour apporter les réponses idoines, adéquates et durables.

Car, il ne faut jamais perdre de vue que c’est la pertinence des solutions proposées qui déterminera la qualité de la Paix qui résultera de ces situations de tensions sociales et politiques. La Paix pour qu’elle soit durable  ne doit pas être biaisée, elle ne peut et ne doit pas être partisane, et enfin elle doit prendre en compte les intérêts et les désidératas de toutes les parties en présence dans une situation de conflits potentiels ou à résoudre. L’atteinte de cette Paix durable  passe par plusieurs vecteurs d’actions prioritaires:

Eradication de la pauvreté et des injustices : Les conditions inhumaines ou infrahumaines dans lesquelles vivotent nombre de nos compatriotes ne doivent pas laisser indifférents, artisans de Paix que nous sommes. La pauvreté et les injustices sont des sources explosives de tensions sociales, de révoltes populaires, voire de guerres dans certains cas. Elles sont nuisibles et destructrices pour la Paix. Il faut des politiques publiques idoines et une bonne ingénierie sociale pour pouvoir affronter valablement et durablement ces défis.

Elections crédibles et transparentes: Notre pays, pendant les quatorze dernières, soit de 2010 à 2024, n’a organisé qu’une seule compétition électorale. Les principales institutions républicaines sont, depuis plusieurs années, aux mains de dirigeants non légitimés par les urnes. Ce qui contraste, dramatiquement, avec le choix de l’Etat de droit comme caractéristique du régime démocratique que nous avions choisi d’instituer, comme modelé de gouvernance. L’organisation des élections est destinée à permettre aux administrés de choisir librement et démocratiquement leurs dirigeants. La volonté du peuple, librement exprimée, à travers les urnes, mérite d’être respectée. Ceux, qui n’ont pas pu convaincre les électeurs et gagner leur suffrage, se doivent de se montrer dignes et les élus se doivent de se rappeler que le mandat reçu du peuple n’est pas un acquis. Il est une conquête permanente. Quand ces conditions ne sont pas réunies, les Leaders ne peuvent prétendre travailler en faveur d’une Paix durable.

Lutte contre la corruption : La corruption est l’un des principaux maux qui gangrènent nos sociétés. Elle engendre de la frustration sociale, des convulsions politiques et, in fine, se traduit en terreaux fertiles aux révoltes et à l’instabilité. La corruption ne soustrait pas seulement les ressources destinées au bien-être de la population, elle empêche, la mise en œuvre des politiques publiques telles les investissements dans l’éducation, les systèmes de santé adaptés, les projets agricoles, les infrastructures diverses ainsi la création d’emplois et de richesses. Les Leaders qui disent œuvrer en faveur de la Paix doivent prendre des mesures fortes pour lutter contre ce fléau.