national. Il est, entre temps, onze (11) heures du soir. Le cortège laisse le domicile de HAT avec trois détenus à bord. Notre réinstallation au Pénitencier n’a pas été automatique. La procédure d’hébergement va encore durer encore quelques bonnes heures. La tentation de nous imputer la responsabilité et de nous faire payer les conséquences de l’évasion, n’a pas disparu.

Finalement à une (1) heure du matin, nous avons a été autorisés à entrer au centre carcéral, pour constater que nous avions été déménagés de nos anciennes cellules, plutôt individuelles, pour être confinés, avec notre compagnon d’infortune (HAT), tous les trois dans une même cellule.

Dès les premières heures, le lendemain du jour, nous avons tout de suite compris que bien des choses avaient changé. Les contacts avec l’extérieur étaient presque supprimés, les visites des membres de nos familles sont désormais assorties de lourdes restrictions, les déclarations mensongères et méchantes des autorités étaient appuyées sur place par des invectives, menaces ou arrogances de certains agents pénitentiaires. J’ai dû à la date du 24 février 2005, à publier une note de presse6, pour démentir et dénoncer les allégations mensongères véhiculées par le pouvoir de fait pour continuer à violer, de la façon la plus ignoble, mes droits et libertés.

En réaction, à cette nouvelle réalité qui nous était imposée, nous avons décidé d’observer une grève de faim totale jusqu'à notre retour à la situation d’avant l’évasion. Vu la dégradation de notre état de santé, suite aux conséquences de la grève, et sur les recommandations de la Section des droits de l’homme de la MINUSTHA et des représentants de la Croix Rouge Internationale, les autorités de facto ont dû accepter notre transfert sous la surveillance d’agents pénitentiaires, dans des centres hospitaliers pour recevoir les soins que nous nécessitions. Apres un long séjour à l’hôpital, sur recommandation expresse des membres de la communauté internationale, les autorités de facto ont été contraintes de nous héberger ailleurs.


6 Note de presse, dénonçant cette tentative malveillante d’Heard Abraham de nous imputer la responsabilité de l’attaque dirigée contre le Pénitencier national le samedi 19 février 2005 publiée le 24 février 2005,