physiques étaient énormes. Finalement, Hans Allen Théophilé, détenu lui aussi
pour le meurtre de Didier Mortet, un ressortissant français, propose qu’on se rende
à son domicile à Debussy. Sa résidence, en effet, offrait une certaine garantie de
sécurité, par la présence visible de l’emblème du Chili que son statut de Consul
honoraire de ce pays lui permettait d’arborer bien en évidence. Peu de temps
après sa libération, HAT s’est malheureusement suicidé. Paix à son âme.
Une fois à l’abri de représailles et lynchages que préparaient, contre nous, les
tenants du Pouvoir, le Premier Ministre, à la grande déception de son protecteur
improvisé, d’un ton ferme et déterminé, déclare : « Arnel, je vous remercie de
votre protection et de votre assistance, vous savez que le Ministre Privert et moi,
nous n’avons pas le droit de nous évader, il me faut, en urgence, un téléphone
pour alerter la communauté internationale et retourner immédiatement au
Pénitencier National ». Un téléphone a été effectivement rendu disponible et la
première personne à avoir été contactée fut l’Ambassadeur du Chili, Monsieur
Marcel Young, qui a communiqué à Neptune les coordonnées du chef de la
MINUSTHA d’alors, Monsieur Juan Gabriel Valdes.
Monsieur l’Ambassadeur Valdes, annonce l’ancien Premier Ministre, « il vient
d’avoir une attaque armée contre le Pénitencier national, je suis avec le Ministre
Privert dans les rues, il nous faut immédiatement retourner dans nos cellules ».
Moins de 30 minutes plus tard, à la grande déception des autorités de facto
d’Haïti qui voulaient nous imputer la responsabilité de l’évasion, un contingent de
l’armée brésilienne a pris le contrôle du lieu où nous nous sommes refugiés. Ce
contingent militaire a été suivi d’une délégation d’autorités civiles internationales
dirigée par le Représentant du PNUD, Monsieur Adama Guindo, pour discuter et
négocier notre retour en prison. Ladite délégation, sur demande d’Hérard
Abraham, Premier Ministre de facto ai, prétextant les conditions de sécurité au
Pénitencier national, la mise à sac de nos cellules, les risques de nouvelles
attaques, nous a fait plusieurs propositions, telles, nous installer à la prison civile de
Pétion-Ville ou encore au siège de la UNPOL à l’Hôtel Villa Saint Louis etc.
Ces propositions ont été, systématiquement, rejetées. Le pénitencier national a
été notre demeure pendant déjà douze mois. Il doit la rester. On n’accepte pas
cette relocation que rien ne justifie. Il s’agissait de toute évidence d’une
machination de nature à accréditer la thèse des autorités haïtiennes, d’évasion
planifiée par les « chimères lavalas » pour libérer Neptune et Privert.
Apres plusieurs heures de palabres et de négociations, les autorités n’avaient plus
de choix. Elles devraient nous reconduire dans nos cellules au Pénitencier