Une autre plainte, émanant d’un certain Nissage Sicard5, se disant avocat et
gardien de fait et de droit d’un mineur du nom de Dieucy Joseph âgé de 15 ans,
m’a été signifiée. Elle fait référence à une demande de passeport déposée à la
Direction de l’Immigration et de l’Emigration par Celanie Joseph mère de cet
enfant. Les responsables de cette Direction, ayant jugé, par leur analyse, que les
documents soumis étaient entachés d’irrégularités ou même frauduleux, n’ont
pas délivré le passeport. Monsieur Sicard, à travers cette plainte, non seulement,
m’accuse de méchanceté, d’abus de pouvoir, de mauvaise foi, de cynisme et
de violation des droits de sa cliente, mais encore, réclame le versement de
cinquante millions (50, 000,000.00) de gourdes à titre de dommages et intérêts au
profit des requérants pour les préjudices subis.
Tentatives d’assassinat. « J’ai failli y laisser ma peau… »
Le 19 février 2005, aux environs de trois (3 :30) heures de l’après-midi, une violente
attaque armée a été dirigée contre le Pénitencier National, principal centre
carcéral du pays où je suis, depuis presqu’une année, détenu. La durée et la
puissance de frappe de ladite attaque laisse croire qu’elle a été savamment
planifiée, préparée et dirigée de l’extérieur. Comme il fallait s’y attendre, il s’en
est suivi une évasion massive de détenus.
Le Premier Ministre Neptune et moi-même, en dépit de nos refus, avions été forcés
de laisser nos cellules. Arnel Belizaire, notoirement connu comme un assaillant et
proche du pouvoir, incarcéré lui aussi et pour d’autres motifs, est devenu notre
sauveur de circonstance. Loin d’exécuter l’ordre de nous abattre à l’intérieur de
nos cellules, qu’il dit avoir reçu, il s’est montré, plus préoccupé, à nous mettre en
lieu sûr. Ce qu’il a effectivement fait. Nous lui devons, peut-être, la vie. La
nouvelle, comme une trainée de poudre est répandue dans le pays et fait la
grande manchette des principales salles de nouvelles. Cette attaque, pour les
tenants du Pouvoir, est l’œuvre des chimères et « rat pa kaka Lavalas » pour
libérer les prisonniers Jocelerme Privert et Yvon Neptune.
Des minutes durant, nous nous sommes retrouvés à balader à travers les
principales rues de Port-au-Prince, à bord d’un véhicule ordinaire, saisi d’un
chauffeur de taxi et piloté par Bélisaire lui-même. Nous avons croisé sur notre
parcours des patrouilles de diverses unités de la Police Nationale. Nous étions à
la merci de n’importe quel commando. Les risques pour notre sécurité et intégrité
5 Voir copie du mandat de l’assignation à comparaitre du jeudi 3 juin 2004 de Nissage Sicard et
la réquisition qui a été signifiée par mon Avocat Me Emmanuel D. Clersaint