Deux considérations sont à analyser, l’une est juridique, l’autre est financière et
monétaire.
Considérations d’ordre juridique
Sans un renouvellement en bonne et due forme des différents mandats en cause,
ces conseils d’administration n’ont pas la capacité d’engager leurs institutions sur de
nouvelles initiatives. Le champ de leur action se trouve limité et doit être encadré.
Considération financière et monétaire
La première conséquence de la caducité desdits conseils est l’absence de légitimité
pour exercer une autorité sur le secteur économique et financier. Cette carence affecte la
confiance dans le système tant des institutions financières publiques que privées. Ce qui
aboutit, finalement, à affecter la confiance de la population dans le système financier.
Perspectives encourageantes
Les autorités ont arrêté trois décisions cruciales dans la perspective d’une
normalisation future de la situation. Il s’agit de la publication du cadre légal indispensable
à l’organisation des élections, du calendrier électoral et d’un décret présidentiel
convoquant le peuple en des comices pour les 9 août, 25 octobre et 27 décembre 2015.
Ces joutes électorales devront permettre le renouvellement du personnel politique aux
différents niveaux de l’appareil d’État. Elles seront engagées pour : l’élection d’un
nouveau président de la République, pour les deux tiers du Sénat, et pour la totalité des
membres de la Chambre des députés et tous les organes des trois niveaux de collectivités
territoriales.
Dès le deuxième lundi de janvier 2016, l’exécution de ce calendrier et le respect
scrupuleux des échéanciers prévus devront permettre une normalisation de la situation par
l’ouverture de la première session ordinaire de l’année législative et l’installation d’un
nouveau président de la République, le 7 février 2016 ; et ce, conformément aux prescrits
de la Constitution.
L’Assemblée des parlementaires ACP, en support aux préoccupations légitimes exprimées
par les différentes interventions qui ont suivi cette présentation avait adopté une
déclaration portant le titre « Pour la sauvegarde de la démocratie en Haïti ».
ruxelles, Belgique, juin 2015
Jocelerme Privert, sénateur de la République.