organisme public jouissant en apparence, de l’autonomie administrative
et financière.
Les matériels et équipements mis à sa disposition à partir des fonds
provenant du trésor public, étaient engagés dans le projet, « Karavàn
chanjman » lancé en 2018, à grands renforts de publicité, par le Président
Jovenel Moise. C’est dans le cadre de ce projet, exécuté entre 2018 et
2021, que lesdits matériels et équipements seraient détournés et attribués
à des proches de l’équipe au pouvoir, à la recherche de visibilité politique
dans leurs circonscriptions électorales.
Personne n’est dupe. La liste soumise, par l’ULCC et à travers laquelle la
mise en mouvement de l’action publique a été recommandée, identifie
une vingtaine d’individus en possession de ces équipements. Elle y inclut
des parlementaires, des conseillers, des membres du cabinet particulier et
des proches amis du président Moise.
Le réquisitoire d’informer, adressé par le commissaire du gouvernement au
doyen du tribunal de première instance (TPI) de Port-au-Prince, contient,
exclusivement, les noms, figurant dans cette liste, qui seraient, selon le
rapport de l’ULCC, en possession de ces équipements.
Aucun nom d’anciens présidents, premiers ministres, ministres et encore
moins le mien, n’a été mentionné, dans les conclusions dudit rapport,
comme donneur d’ordre, facilitateur voire être en possession d’un
quelconque matériel ou équipement déclaré, détourné, dilapidé ou tout
simplement volé.
L’utilisation abusive des réseaux sociaux, en lieu et place des voies et
procédures tracées par la Constitution et les lois de la République, pour
salir les noms et attaquer l’honorabilité et l’intégrité de ces hauts
dignitaires, témoigne que les motivations, du juge Al Duniel Dimanche,
étaient, fondamentalement, politiques et non juridiques. Les questions à
se poser sont les suivantes :
Comment et sur quelle base juridique peut-il me rendre responsable des
dérives, manquements aux règlements ou actes irréguliers posés par un
directeur général nommé, des années, après mon départ du pouvoir ?
Pourquoi cherche-t-il à associer mon nom et m’impliquer dans cette
dérive grotesque dont tout le monde connait l’origine, le fait générateur
et l’espace temporel ?
Pourquoi a-t-il, délibérément, choisi de contourner les institutions, voies et
procédures tracées par la loi pour informer les personnalités indexées des
mesures prises à leur encontre. Toutes les actions de monsieur Dimanche,
me concernant, n’ont été publiées qu’à travers les réseaux sociaux.
Qu’il s’agit des ordonnances, envoyées aux banques commerciales
instituant le gel et le verrouillage de mes comptes bancaires, des mandats d’inculpation, d’amener et d’interdiction de départ. Elles ne m’ont été,
nullement, signifiées par les instances compétentes prévues par les lois de
la République.
Cette confusion, sciemment provoquée par les agissements maladroits et
intéressés d’un activiste politique déguisé en magistrat va demeurer,
longtemps, dans la mémoire collective.
La conviction de l’opinion publique, par cette utilisation abusive des
réseaux sociaux, est déjà acquise. Elle n’établira, aucune différence entre
les vrais responsables de la disparition et dilapidation de ces équipements
et ceux qui sont victimes de persécutions politiques de la part d’Al Duniel
Dimanche. Le traitement que donnera le nouveau juge, chargé de
l’instruction de ce dossier de corruption, ne sera jamais reconnu comme
juste, conforme et dénué de tout favoritisme.
C’est fort de ces causes et motifs que, dans la pleine jouissance de mes
droits et libertés, garantis par la Constitution, j’avais refusé et que je
refuserai toujours de me prêter aux démarches malsaines et malveillantes
de tout activiste politique, déguisé en magistrat.