Ce 7 février 2018 fait très exactement un an, jour pour jour, depuis que le pays est revenu à
la normalité constitutionnelle avec l'installation au Palais national d'un président issu des
élections que d’aucuns s’accordent à qualifier transparentes, crédibles, neutres et démocratiques.
En passant l'écharpe présidentielle à Jovenel Moise ce 7 février 2017 devant un Parlement s'affichant
complet après avoir achevé un long processus électoral, l'ex-président Jocelerme Privert a accompli
une noble mission. Ce dernier a réussi là où son prédécesseur, Michel Martelly, a piteusement échoué.
Ce dernier investi, président de la République le 14 mai 2011 ne s’était pas montré à la hauteur de la
tâche notamment celle d’assurer le bon fonctionnement des institutions. Le pays se trouvait, au moment
de son départ de la présidence, menacé d’une véritable crise institutionnelle en raison de son manque de
volonté de respecter les principaux échéanciers électoraux.
Le Sénateur Jocelerme Privert, élu Président provisoire de la République, par le Parlement réuni en
Assemblée Nationale aux termes de l’article 98-2 de la Constitution avait la lourde et périlleuse
responsabilité de relancer le processus et remettre le pays sur les rails de la stabilité institutionnelle et politique.
Les campagnes de déstabilisation et de dénigrement orchestrées contre lui et de mains de maitre par
ceux-là même qui ont failli à leur propre responsabilité étaient largement insuffisantes pour le désarmer
de sa ténacité toujours affichée à faire de ces élections, financées avec des ressources nationales,
un modèle de réussite en termes de transparence, de crédibilité et surtout de non-interférence du pouvoir
dans leur organisation. Il a au bout du compte réussi le pari.
En effet, hier encore ( 6 février 2018) à l'issue de cette conférence de presse-bilan de ses douze
mois à la tête du pays, le président Jovenel Moise a, une fois encore, raté l’occasion de saluer le
travail réalisé par le gouvernement de transition et de se révéler comme un Chef d’Etat capable de s’élever
à la dimension des responsabilités qu’il assume aujourd’hui.
Le Président Jovenel Moise, après les multiples menées punitives et tentatives de persécutions politiques
dirigées contre celui qui lui a valu cette légitimité démocratique---qu’il se prévale d'ailleurs --aurait pu
s’offrir une meilleure image en reconnaissant publiquement les multiples efforts de son prédécesseur pour redonner l'espoir au pays.
Jocelerme Privert peut, néanmoins, se targuer d'être celui qui a permis à Haïti d'éviter le chaos en dribblant, à
une manière dont lui seul a le secret, le spectre de l'instabilité chronique que traversait le pays, depuis
l'avènement de l'équipe Têt Kalé.
Edwin Saint-Juste