L’organisation des elections L’urgence de l’organisation des élections générales, non seulement, pour mettre un terme à cette transition qui donne l’impression de s’installer dans le temps, mais encore, pour le retour à la stabilité politique indispensable au progrès économique et social du pays. Les dernières élections, tenues dans le pays, datent de 2016. Les droits du peuple haïtien de choisir librement ses dirigeants à travers un processus électoral régulier, tel qu’il l’a affirmé et exprimé à travers le vote par voie référendaire de la Constitution de 1987, ont été systématiquement violés au cours des treize dernières années. Les différentes crises politiques que le pays a connues au cours des vingt-quatre (24) dernières années, ont été toutes des crises électorales. C’est à bien des égards le résultat du non-respect par les autorités élues des principaux échéanciers électoraux pour le renouvellement du personnel politique. Les gouvernements, qui se sont succédé à la tête du pays, de 2011 à 2023, n’ont organisé qu’une compétition électorale (2015-2016) sur les sept prévues pour la même période, selon les échéanciers électoraux établis par la loi- mère. Toute élection tenue, sous l’empire de la Constitution en vigueur produira les mêmes crises que celles que nous connaissons aujourd’hui ! Un Etat démocratique, sans un seul élu, voilà bientôt deux ans, quel paradoxe ! La révision ou la réforme de la Constitution, ne serait-ce que pour harmoniser la durée des mandats des élus et le temps constitutionnel, s’impose avant même la tenue de toutes nouvelles élections. Les perspectives L’année 2023 qui s’en est allée a été le théâtre de bon nombre d’événements douloureux et d’inquiétudes de toutes sortes. Elle a été pour nous tous, marquée par la désolation, la violence, l’insécurité, la terreur des gangs armés, le kidnapping, des viols et assassinats en série, et la détérioration accélérée des conditions matérielles d’existence de nos concitoyens et concitoyennes. Cependant, en dépit de nos atermoiements et de la déchirure du tissu social, le Peuple haïtien, avec son courage et sa résilience inépuisables, n’a cessé de croire au rêve de bonheur tel qu’il a été proclamé par la Constitution de 1987, notre loi mère. Cette situation nous interpelle et nous commande, en droite ligne à notre ferme combat et engagement inébranlable, de nous atteler à faire de cette aspiration légitime une réalité matérialisée par la fin de cette violence, la réduction des inégalités sociales et économiques et cette instabilité politique qui entretiennent cette pauvreté endémique et ruinent toute démarche pour un lendemain meilleur dans notre pays.