réunion de « bailleurs de fonds » (les paysans disent « baryè de fon ») qui se tenait au bureau de
la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). Et c’est là que le
représentant de la FAO m’a informé que son Organisation était disposée à financer une étude sur
la situation foncière en Haïti, histoire de donner au Ministère de l’Agriculture des éléments
pouvant servir à élaborer des projets de réforme agraire.
Cela a pris un certain temps, mais finalement un accord est passé entre le Gouvernement Haïtien,
la FAO et la BID (banque interaméricaine de développement), qui avait offert sa participation. Au
moment de faire le premier « payroll », mon administrateur m’informe que les techniciens refusent
de recevoir leur chèque car, sur la feuille de paye, il est fait état d’un prélèvement pour l’impôt sur
le revenu, or « ils sont des techniciens qui travaillent pour une organisation internationale et, à ce
titre, n’ont pas à payer l’impôt sur le revenu ».
J’étais pris au dépourvu ; je suis donc allé à la DGI et ai présenté le cas à Jocelerme Privert. Il est
devenu tout rouge. Je l’entends encore me dire : « Tout individu, ayant son domicile fiscal en Haïti
et imposable à l’impôt sur le revenu se doit de le payer » Je lui demande de me donner cela par
écrit et il fait rédiger une correspondance adressée à moi, et que je transmets à mon
administrateur.
Mes techniciens n’ont pas apprécié, mais c’est sur mon administrateur qu’ils ont passé leur
mauvaise humeur. Le proverbe haïtien le dit bien : « Dan pouri gen fòs sou bannan mi ».
Si le petit Trudeau veut en savoir un peu plus sur l’ex-Président Jocelerme Privert et corriger les «
erreurs » de ses informateurs, je suis à sa disposition.
Bernard Ethéart