Qui est Jocelerme Privert ?
Vous avez sans doute eu l’occasion de lire l’éditorial de Marcus : « Privert, chef de gang, on aura
tout entendu !
Personnellement, je viens de le parcourir et je comprends très bien sa réaction. Je n’ai pas eu les
mêmes relations avec le président Privert, mais je ressens la même indignation, car j’ai eu de
nombreuses occasions de rencontrer l’ex-Directeur Général de la DGI quand j’étais moi-même
Directeur Général de l’INARA.
La première fois, ce fut à l’occasion d’une grande cérémonie au Palais National. Je venais tout
juste de prendre mon poste, et je suis arrivé quelque peu intimidé, parcourant la grande salle déjà
occupée par une foule d’invités, quand j’entendis quelqu’un m’appeler. C’était un couple d’amis
qui m’invitait à profiter d’une place libre. Et j’étais à peine assis quand j’entendis Jacques appeler
quelqu’un d’autre en me disant : « Tu ne connais pas Jocelerme ; il vient tout juste, comme toi,
d’être nommé Directeur Général, à la DGI. »
Ce fut ma première rencontre avec Jocelerme Privert. Par la suite, nous nous sommes vus assez
souvent, normal, quand il s’agit de celui qui a la mission de réaliser une réforme agraire et celui
qui règne sur la gestion du domaine de l’État. Et je dois reconnaitre que c’est moi qui ai tiré le
plus grand bénéfice de cette relation.
Privert avait une fine connaissance du dossier foncier et chaque fois que je me trouvais face à une
situation que je ne comprenais pas bien, c’est lui qui m’expliquait le pourquoi du comment et
m’aidait à prendre la décision correcte.
Mais cela allait plus loin ; il était lui aussi convaincu que la répartition de la terre était une grande
injustice, et disposé à appuyer l’INARA dans sa mission de mettre fin à cette situation. Je citerai
un cas. Durant les dernières années de la dernière décennie, la région du Nord-Est a connu une
ruée sur les terres de l’État. Et c’est ainsi que j’ai été au courant d’une série de promesses
d’attribution de terre à des individus de tous acabits, promesses faites par le responsable de la
DGI au Cap Haïtien. Je suis donc allé voir Privert et lui ai exposé la situation. Réaction de Jocelerme
: « Ne t’inquiètes pas ; de telles attributions n’ont aucune valeur sans ma signature. »
J’ai donc pu rassurer mes informateurs. Je pense à une autre affaire qui m’a beaucoup amusé. Le
jour même où l’annonce de ma nomination a été rendue publique, j’ai été invité à participer à une