Jocelerme Privert

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ADVERSITES ET DEBOIRES DE JOCELERME PRIVERT : SON INCARCERATION POUR L’HISTOIRE ET LA VERITE.

Pour l’histoire, pour la memoire et pour la vérité, nous publions, in extenso, ce texte relatif à l’incarcération fantaisiste, arbitraire et injustifiée de Jocelerme Privert suite au renversement de l’administration du président Jean Bertrand Aristide, le 29 février 2004. Privert ayant lui-même plaidé sa cause et prouvé l’injustice dont il a été victime… Tout a commencé par l’enlèvement et la séquestration de mon chauffeur, dans le courant de la journée du 5 avril 2004. Le Président Jean Bertrand Aristide, forcé de démissionner et d’abandonner le pouvoir, est parti pour l’exil tôt dans la matinée du 29 février 2004. Les informations répandues dans les medias locaux laissent croire que les résidences de certains membres du Gouvernement, dont celle du Premier Ministre Yvon Neptune, ont été attaquées et livrées aux pillages. Une fois informé de cette situation dangereuse et des menaces qu’elle fait peser pour la vie et les biens des personnes identifiées comme cibles potentielles, j’ai choisi un instant, pour des raisons de sécurité, de me retirer de ma demeure et de m’installer chez un ami. Peu de jours après, avec l’arrivée de la Force Multinationale Intérimaire, le calme étant revenu dans la cité, les actes de vandalisme et de pillages ayant cessé, j’ai regagné mon domicile et me suis remis à relancer mon Cabinet de conseils et de consultations en comptabilité et en fiscalité. Le lundi, 05 avril 2004, j’étais, toute la journée à mon domicile m’activant à reconstituer les dossiers des clients, ayant fait appel, à nouveau, à mes services professionnels. Mon chauffeur est parti faire les courses habituelles et devrait, selon l’itinéraire programmé, être de retour à la maison vers les 2 heures de l’après-midi. Il est déjà 4 heures, contrairement à ses habitudes, il ne rentre pas et n’appelle pas, non plus, pour informer d’un quelconque inconvénient. Le personnel de la maison l’appelle au téléphone en vue de s’informer des motifs de ce retard inhabituel. Les heures passent et il ne répond toujours pas. On s’achemine déjà vers les 7 heures du soir quand un de ces appels, contre toute attente, ramène au téléphone une voix inconnue, informant que le chauffeur a eu un accident et a refusé d’endosser les frais de réparation du véhicule endommagé. Cette situation nous étonne tous à la maison d’autant plus qu’elle est, tout à fait, contraire aux règlements sur la circulation en vigueur dans le pays. Comble d’inquiétude et de préoccupation, l’interlocuteur refuse de faciliter tout contact direct avec le chauffeur. J’ai vite compris qu’il s’agit d’un montage et ce dernier a été séquestré et retenu aux fins de conduire ses ravisseurs à mon domicile. Flairant le danger qui me guette, derrière cet accident tout à fait étrange, j’ai décidé vers les 7 heures du soir d’abandonner mon domicile et de me mettre en lieu sûr, chez un ami originaire, comme moi, de Petit-Trou-de-Nippes. J’en profite, entre temps, pour multiplier des appels téléphoniques, pour m’enquérir des raisons pouvant justifier cette situation troublante. Vers les 10 heures du soir, le personnel m’informe que la maison est l’objet d’un véritable siège. Des véhicules tout terrain, non immatriculés et portant gyrophares, déversent, à l’intérieur de ma cour, leur cargaison d’hommes, tout de noir vêtus, encagoulés et lourdement armés. A l’extérieur et dans les rues adjacentes, selon les voisins, d’autres véhicules, bondés d’individus aux mêmes accoutrements, montent la garde. De mon refuge de circonstances, j’établis des contacts avec diverses personnalités politiques et de la société civile, pour leur informer de cette descente de lieux à mon domicile. En tout premier lieu, j’appelle le Commissaire divisionnaire, Aramick Louis, ancien Directeur Départemental de l’Ouest de la PNH (DDO) et ancien conseiller au Bureau du Premier Ministre Neptune, pour les questions de Police et de Sécurité Publique. Il alerte, à son tour, le Commissaire Michael Lysius, responsable de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ). Ce dernier affirme n’être informé d’aucun ordre de perquisition à mon domicile voire d’une intervention Policière à mon encontre. La deuxième personne à avoir été contactée est Lionel Etienne, un ami de longue date. Il occupait, à ce moment-là, les fonctions de vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haïti. En plusieurs occasions il a eu à me vanter ses étroites et excellentes relations avec les responsables de la mission diplomatique française accréditée en Haïti. Déjà en novembre 2003, il avait pris l’initiative, sans me consulter, de les aborder dans la perspective de me faire laisser le pays. Il a été les voir, me disait-il, parce qu’il a la certitude que les choses ne vont pas changer et la chute du gouvernement est imminente. Sa démarche n’a pas retenu mon attention. Suite à mon appel et face à la gravité de la situation que je lui ai décrite, il rentre en contact avec ses amis de ladite mission diplomatique et me communiqué les coordonnées d’un fonctionnaire désigné pour m’assister. Ce dernier, répondant au nom de Georges est joignable au numéro de téléphone 509-525- 5280. Tenant compte de ma longue amitié avec cet homme d’affaires, de la confiance que, mutuellement, nous nous témoignons, de la gravité de la situation et du danger auquel ma famille et moi sommes exposés, sans hésiter, j’établis le contact avec le fonctionnaire en question. Ce dernier accueille avec beaucoup d’intérêt et d’empressement mon appel. Il s’est montré très préoccupé pour ma sécurité et a demandé avec insistance à me rencontrer, le soir même. Il se dit être prêt à venir me rejoindre là où je me terre, dans un véhicule avec immatriculation diplomatique comme couverture d’extraterritorialité. Ce que j’ai tout naturellement refusé. Une telle légèreté de ma part aurait constitué une véritable menace pour cette famille qui m’a accueilli. Après maintes consultations, j’ai proposé, audit fonctionnaire, de nous rencontrer à l’entrée principale de la résidence de l’Ambassadeur au Manoir des Lauriers. Rencontre avec des agents de l’Ambassade de FranceArrivé sur les lieux du rendez-vous, j’ai été courtoisement accueilli dans un véhicule portant effectivement une immatriculation diplomatique. Ils étaient deux dans la voiture à m’attendre. Le premier