Jocelerme Privert

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Coup de tonnerre dans un ciel sans nuages :
Cela fait une semaine déjà que l’opinion publique nationale et internationale, a reçu comme un coup de tonnerre dans un ciel sans nuages, l’annonce de sanctions prises par le Gouvernement canadien contre l’ancien Président provisoire de la République d’Haïti, M. Jocelerme Privert. A en croire les autorités
canadiennes, ce dernier serait de mèche avec les gangs armés qui sèment le deuil dans le pays depuis une dizaine d’années, au point de faire de l’intervention étrangère une solution incontournable. On a souvent entendu M. Privert dire qu’il ne voit point comment on pourrait ramener l’ordre dans le pays sans une intervention militaire internationale. Laquelle intervention, ici et là on supplie le Canada d’en prendre le leadership ! Ironie du sort, le couperet allait tomber sans considération aucune sur sa tête. On ne sait toujours pas par quel tour de prestidigitation cela a pu arriver…


Par contre, avec un minimum d’empathie, on peut s’imaginer la souffrance et l’amertume de Jocelerme Privert. Voir son nom associé à la pègre, la racaille, les rebuts de la société ; se faire cataloguer de tout ce qui est contraire à ses principes ; c’est voir les cieux tomber sur sa tête. L’homme jovial et exubérant, a
tout de suite perdu goût à la vie. Sa voix est devenue tout à coup rauque d’indignation. Sans ces amis prévoyants qui se sont accourus pour le consoler, nul ne sait ce qui serait advenu. Il y exactement un siècle, un Ministre du Président Jean-Pierre Boyer se laissa mourir pour avoir été accusé publiquement et
injustement de félonie. Haïti a toujours eu de nombreux hommes intègres ; encore plus nombreux sont ceux qui savent garder une limite même dans le mal.


Privert ne jouissait pas d’une bonne santé. On le savait. On aurait pu éviter à sa convalescence cette douleur physique et cette torture morale. << L’homme est un apprenti et la douleur est son maitre. Nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert>>, disait Alfred de Musset. Mais, il y a de ces souffrances inutiles et injustifiées qui produisent la rage au cœur et la honte au visage. Cette souffrance infligée au petit paysan des Nippes n’a point de sens. N’est-ce pas Friedrich Nietzsche qui disait : << Le non-sens de la souffrance, et non la souffrance, est la malédiction qui a pesé jusqu’à présent sur l’humanité>>. Mais, en Haïti, ‘’ce pays difficile’’, à toute souffrance, il y a toujours un sens : celle-ci peut avoir des motivations politiques politiciennes.


<< Il y a différentes manières d’assassiner un homme : par le pistolet, par l’épée, par le poison ou par l’assassinat moral. C’est la même chose, au définitif, excepté que ce dernier moyen est le plus cruel.>> dixit Napoléon Bonaparte.
Notre chère Haïti a toujours été une terre de politiciens machiavéliques. A défaut de coup d’Etat, des coups bas !
Et le Canada dans tout cela !
Parmi toutes les puissances occidentales, le Canada est celle qui jouissait en Haïti de la meilleure renommée. La terre de l’érable ne s’est jamais associée à des entreprises coloniales, postcoloniales ou néocoloniales. Qu’il s’agisse des anglophones ou (encore moins) de nos cousins culturels Québécois. Ces bonnes relations haitiano- québécoises tiennent peut-être d’une similitude culturelle et politique : deux peuples francophones de l’Amérique perdus dans un océan de nations anglophones et hispanophones. D’où cette grande sollicitude des Québécois pour Haïti où dans les 1970 et 1980 les touristes du Québec, avaient leurs propres hôtels : Domaine Idéal et Auberge du Québec, à Carrefour. D’autant que les Québécois ne sont en rien des ingrats : aujourd’hui encore ils vantent les apports des professionnels haïtiens au développement du Québec durant les décennies 1960-1980. Les Québécois sont un peuple juste et courageux. Sous le leadership du grand Pierre Elliot Trudeau, le Canada fut le premier Etat occidental à renouer des relations avec Cuba qui croulait sous le poids de l’Embargo suite à la chute du Mur de Berlin.


J’ai toujours du respect et de l’admiration pour le Canada. A l’Ecole Nationale du Canada sise à la Deuxième Cité de Saint-Martin (Delmas 3), où j’ai fait mes études primaires entre 1972 et 1976, on montait deux drapeaux et entonnait deux hymnes nationaux chaque matin : l’emblème haïtien et l’emblème canadien. De ces années de ma jeunesse jusqu’à aujourd’hui, aucun comportement d’un
Gouvernent canadien ne m’a porté à le regretter ! Qu’il soit Libéral, qu’il soit conservateur ! Le jour du coup d’Etat du 30 Septembre 1991 ayant renversé le premier Président élu démocratiquement en Haïti, le Premier Ministre conservateur canadien Sir Brian Mulroney fut déterminant pour porter le Président américain Georges Bush à ne pas reconnaître le putsch. Rugissant comme un lion, Mulroney avait déclaré à la presse qu’il allait tout de suite appeler son homologue Bush. Pourtant, Mulroney était conservateur et la victime Jean-Bertrand Aristide, un libéral-progressiste-gauchiste ! Rien ne saurait illustrer la
probité canadienne.Le Canada peut toujours pécher, errer, se tromper de bonne foi, comme c’est le cas dans toute entreprise humaine. <<Errare humanum est ! >>. Mais, il n’y aurait jamais dans leur pensée ni la méchanceté ni la scélératesse haïtienne.


Privert ne le mérite pas !


Des amis du Président Privert, nombreux de ses anciens collaborateurs durant ses 40 ans de carrière dans l’administration publique haïtienne, pensent qu’il pourrait être l’un des meilleurs fils du pays à pouvoir y ramener l’ordre et redonner espoir à ce pays plus que meurtri. Ils s’activaient quelque peu parce l’ancien Président leur avait dit : << Je ne suis pas encore intéressé ; mais si arriviez à me donner la masse critique nécessaire, alors là ce serait différent.>>.


Privert n’est peut-être pas un saint ; mais l’homme n’a rien de si méchant pour jeter tant de panique parmi ses éventuels concurrents et amis. Ami de tous, on a vu comment son gouvernement provisoire avait pu intégrer toutes les composantes de la vie nationale : des Lavalassiens tombeurs des Duvaliéristes en 1991, et des gens du Groupe des 184 et de la Convergence Démocratique tombeurs des Lavalassiens en 2004 (du Gouvernement où il était ministre de l’Intérieur), siégeaient en 2016 côte à côte, tant au sein de son Gouvernement que dans son Cabinet particulier dirigé par le Jean-Claudiste Serge Conille.
Privert n’est pas rancunier. Il avait passé 26 mois de prison politique pour des infractions qu’il n’avait point commises. Devenu Sénateur de la République, Président de l’Assemblée Nationale et chef d’Etat, il n’a eu que de la bonté envers ceux qu’on pourrait considérer comme étant ses bourreaux.

Soucieux de l’équilibre, l’homme se voit souvent pris entre le marteau de ses amis et l’enclume de ses adversaires, en raison de sa grande pondération. Certains de ses puissants amis lui reprochent d’avoir remis le Pouvoir au candidat du PHTK, Jovenel Moïse. Et pourtant ! Pourtant, la première mesure de ce dernier fut de lui enlever la sécurité policière à laquelle il avait droit comme ancien chef d’Etat…
Respectueux de la Communauté Internationale, il n’avait pourtant pas voulu juste réaliser un second tour sans évaluation du premier tour du scrutin très contesté de Novembre 2015. Sa probité et son sens de la mesure peuvent bien lui causer certains petits ennuis. Il se dit qu’il en conscient. De là à sacrifier l’homme en victime expiatoire, il ne doit point avoir qu’un pas !


D’aucuns pensent à tort que le Jeune Premier Ministre canadien Justin Trudeau ne fait pas honneur à son géniteur Pierre Elliot Trudeau. Ils oublient qu’<< On n’est pas responsable d’être le fils de son père>>, même si << Qui honore son père se réjouira de ses fils>>. Les mauvais sentiments, comme les bons, ne sont pas transmissibles comme les patrimoines matériels. Le caractère d’un homme procède de son vécu. Jusqu’à preuve du contraire, les Trudeau sont des gens de bien dont les conduites sont conformes à la morale. …. Courage physique peut-être, mais à coup sûr et surtout courage moral. Courage de reconnaitre son erreur et de la rectifier sans perdre la face !


Errare humanum est, perseverare diabolicum ! dixit Lucius Annaeaus Seneca.

Jean-Henoc Faroul

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