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DISCOURS DU PRESIDENT JOCELERME PRIVERT AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ET CONSULAIRE, A L’OCCASION DES TRADITIONNELS VŒUX DE FIN D’ANNEE, LE 19 DECEMBRE 2016.


AU MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ET CONSULAIRE, 19 DECEMBRE 2016.

Les élections telles qu’annoncées ont, effectivement, eu lieu le 20 novembre 2016. Les suspicions injustifiées, entretenues à l’égard de la sincérité de mes engagements publics, se sont évanouies. C’est avec un cœur léger, la tête haute et un profond sentiment du devoir accompli, que j’ai accueilli ce 19 décembre 2016, les membres du corps diplomatiques accrédités en Haïti, pour les traditionnels vœux de Noel et du nouvel an.

Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de cette occasion qui m’est offerte en cette occasion traditionnelle des fêtes de fin d’année pour vous présenter mes Vœux les meilleurs pour un Joyeux Noel 2016 et une Bonne et Heureuse Année 2017 !


Je souhaite que le Tout-Puissant vous comble, nous comble tous, de sa protection sans faille, de sa bonté et de sa générosité. Que les vœux secrets les plus chers des unes et des autres ici présents se réalisent à l’aube de cette nouvelle Année 2017 ! Je vous demanderais de bien vouloir relayer et de transmettre mes vœux et ceux du peuple haïtien dans son ensemble à vos Chefs d’État, Chefs de Gouvernement et chefs de vos organisations respectifs.


L’année 2016 qui s’achève ne nous a pas épargné en émotions ! Les défis étaient énormes, les incertitudes fortes, et les risques majeurs. Aucun faux pas n’était permis, au risque de compromettre l’avenir immédiat du pays à court et moyen termes, et de saper tous les efforts réalisés d’une part par nos amis de la communauté internationale et, surtout tous les sacrifices consentis par le Peuple haïtien. Avec une détermination sans faille, mais aussi bien évidemment l’ouverture d’esprit nécessaire pour écouter et comprendre les points de vue, parfois divergents, des uns et des autres, nous sommes parvenus ensemble à stabiliser la situation politique dans le pays, à faire face à la précarité sociale et surtout rétablir en grande partie la confiance dans nos institutions.
Les principaux évènements qui ont marqué les quelque mois de notre gestion à la tête de l’Exécutif peuvent ainsi se résumer :


Situation Politique 
La situation politique d’avant le 7 février 2016 était critique. Il fallait se rappeler que depuis le deuxième lundi du mois de janvier 2015 le pays est entré dans une zone de turbulence. Les trois Pouvoir constitutifs de l’État étaient en situation de dysfonctionnement.
Le Pouvoir Législatif a cessé de fonctionnement avec la fin du mandat des Députés de la 49ième et d’un deuxième tiers du Sénat de la République, réduit a dix Sénateurs sur trente, ce deuxième lundi de janvier.
Le Pouvoir Judiciaire à travers la nomination des membres de sa plus haute instance (Cour de Cassation) et la composition de son organe de gestion, (le CSPJ) objet de toutes les convoitises est depuis plus de trois ans la principale pomme de discorde dans les relations entre les deux autres pouvoirs.
Le Pouvoir Exécutif bicéphale souffrait depuis janvier 2015 d’un criant déficit de légitimité. Le Gouvernement formé, par le Président Martelly au cours de ce mois n’a pas bénéficié du vote de confiance du Parlement tel que requis par la Constitution et qui lui aurait garanti sa pleine légitimité.
Le principal objectif de ces élections attendues en 2012, 2014 et finalement tenues en 2015 et dans les circonstances que l’on sait, visaient justement à combler les vides au niveau des trois pouvoirs de l’Etat, des collectivités territoriales, des institutions indépendantes et de paver la voie au retour a la normalité constitutionnelle.


Malheureusement ces élections générales, tant attendues, n’ont pas pu atteindre les objectifs recherchés. A part l’installation au mois de janvier 2016 d’une nouvelle législature, encore privée d’une partie de ses membres, les vides occasionnés par la fin de mandat d’un grand nombre d’élus n’ont pas pu être comblés. Ces élections n’ont pas, non plus, permis l’élection du successeur du Président Martelly dont le mandat constitutionnel de cinq ans devrait échoir le 7 février 2016.
C’est donc dans ce contexte explosif ou tous les risques et toutes les aventures étaient possibles que l’accord, du 5 février 2016, a été négocié et signé.
Je rappelle que la mission fondamentale qui m’a été confiée par le Parlement dans le cadre de l’accord du 5 février 2016 était de créer les conditions nécessaires à la relance le processus électoral initié en 2015 et reporté sine die par le Conseils d’alors après trois initiatives infructueuses de réaliser le second tour des présidentielles. Il m’incombait, pour atteindre cet objectif, la responsabilité de franchir plusieurs étapes préalables, il s’agit de la :
Formation d’un gouvernement de consensus, après consultations et concertation avec tous les acteurs de la société civile, tous les blocs politiques représentés au Parlement ou pas,
Redynamisation du Conseil Electoral Provisoire, amputé déjà de deux tiers de ses membres qui ont dû démissionner de leur poste, suite à des dénonciations de corruption et de partialité dans la conduite du processus électoral. Là encore, il me fallait discuter avec les neuf secteurs identifiés par le décret électoral, pour déléguer des membres au Conseil Electoral Provisoire.


Restauration de la confiance des acteurs politiques, des candidats et de la société civile dans les autorités, les institutions et, plus spécifiquement, dans le processus électoral.
Pour ce qui relève de ce dernier point, une étape inévitable était nécessaire. Il me fallait donner une réponse à cette préoccupation exprimée par la grande majorité des acteurs de la classe politique, de la communauté des affaires et de la société civile rencontrée dans le cadre des consultations prévues par l’accord. Tous ils exigeaient que toute la lumière soit faite sur les dénonciations d’irrégularités graves ou de fraudes ayant entouré le processus électoral initié au cours de l’année 2015 lesquelles ont, non seulement, forcé à la démission six des neuf membres dudit conseil, mais encore, ont provoqué le report sine die desdites élections. C’est dans ce contexte que la Commission indépendante de vérification électorale (CIEVE) a été formé.


L’annonce publique de nos principaux partenaires internationaux de ne pas contribuer au financement de la reprise processus annoncé, suite à l’obligation qui nous a été faite par les principaux acteurs politiques de procéder à l’évaluation et la vérification des élections inachevées de 2015, et les conclusions formulées par la Commission formée à cette fin, ne nous a pas démotivé. Le peuple haïtien, dans toutes ses composantes, a démontré à l’occasion une réelle volonté d’appropriation de cet acte de souveraineté nationale. Des offres de contribution financière fusent de toutes parts et de toutes les catégories sociales.
Toujours avec la même détermination et convaincu de l’importance de ces élections pour la stabilité du pays, mon Administration et le gouvernement du Premier ministre Enex Jean Charles, avons décidé d’assumer nos responsabilités envers les générations présentes et futures en acceptant de faire de ce chantier notre seul et unique priorité. Le Trésor public a déjà déboursé pour ce processus près de 40 millions de dollars.


Point besoin de dire qu’il s’agissait d’un sacrifice supplémentaire le sacrifice imposé au peuple haïtien. Beaucoup de projets d’apaisement social notamment ont été en effet écartés afin de rendre possible le financement des élections. De même certains projets de développement et d’infrastructures ont été suspendus.
Je rappelle en outre que cet accord avait aussi prévu qu’en cas d’impossibilité matérielle de réaliser cette mission dans les Cent vingt jours calendaires fixés, il revenait a l’Assemblée Nationale de prendre les dispositions qui s’imposaient. Le 14 juin 2016 marquant ces 120 jours, en lieu et place du chaos et de l’anarchie que l’incertitude et le vide institutionnel étaient porteurs, j’ai fait le choix d’œuvrer pour la stabilité.


VIOLENCE ET INSÉCURITÉ


Monsieur le Doyen du Corps diplomatique, vous avez évoqué en 2è lieu dans votre intervention la situation de l’insécurité dans le pays. Je vous rejoins pour déplorer l’existence de trop nombreuses victimes dues à des forfaits d’individus armés et de groupes de malfaiteurs. Grâce au travail de la Police nationale et de leurs partenaires, de multiples opérations de maintien de l’ordre ont permis de limiter les dégâts, de traquer et de mettre hors d’état de nuire certains bandits. Et le travail continue… Ceci dit, au nom de la vérité et des statistiques comparées, je voudrais dire que Haïti est de loin l’un des pays les plus sûrs de la région. Le taux d’homicides par centaines d’habitants est en deçà des chiffres constatés dans presque tous les pays de la région Caraïbes – Amérique Centrale. Sans vouloir nous décerner un satisfecit et tout en restant vigilant, il convient de rétablir cette vérité. Et l’un des services que vous pouvez rendre à Haïti, c’est de le dire et de le refléter dans vos rapports. Notre Police Nationale, encore sous équipée et au personnel réduit, accomplit un travail remarquable. Notre population, somme toute, face aux multiples tensions qui le caractérisent, fait preuve de grandes qualités morales et de retenue.
Je tiens cependant à souligner ma haute préoccupation devant les assassinats répétés d’agents des forces de Police. Le vol de leurs armes est certes une motivation mais est-elle la seule ? J’ai en tous cas demandé au CSPN d’être particulièrement attentif à cette question.


L’INFLATION ET LA CHUTE DE LA GOURDE


A l’arrivée de cette nouvelle équipe gouvernementale, la situation financière du pays n’était pas des plus rassurantes et étaient caractérisées par des faibles performances macroéconomiques et une gestion des finances publiques plutôt désastreuse. Elle peut se résumer sous le prisme des principaux éléments suivants :
La monnaie nationale (la gourde) en mars 2016 avait déjà franchi la barre de 64,5 gourdes pour un dollar américain et s’explique par la faible capacité de production d’une économie basée exclusivement sur des produits d’importation.


Le pays s’écroulait sous le poids d’énormes dettes envers le PDVSA pour non paiement de la facture pétrolière de juillet 2015 à janvier 2016.
Les dettes envers divers autres fournisseurs de l’Etat pour des projets, des services rendus, des biens achetés, des salaires impayés s’amoncelaient dans tous les Ministères et institutions publics.
Le pays était sous la menace d’une grave crise alimentaire consécutive à l’échec de la campagne d’hiver qui n’avait pas bénéficié de toute l’attention du Gouvernement précédant englué dans la crise postélectorale. En dépit de l’évidence de cette catastrophe humanitaire menaçant plus de trois millions de nos compatriotes, nos principaux partenaires financiers ont choisi de geler toute assistance financière directe au Gouvernement.


Le Gouvernement pour faire face à cette situation, maintenir la paix des rues et assurer la stabilité politique dans ce contexte de pénurie financière a du faire beaucoup de sacrifice.
Parmi ces mesures retenons :
L’instauration d’un système de cash management entre le ministère des Finances et la Banque Centrale
La gestion rationnelle et parcimonieuse par les responsables publics des maigres ressources de l’État a leur disposition.
Le gel ou la suppression des dépenses non essentielles au bon fonctionnement de l’Etat.
Après environ dix mois de gestion financière, les résultats sont encourageants et le Gouvernement est crédité, par la plupart de ses principaux partenaires financiers d’une bonne conduite en matière financière et monétaire. Ces derniers ont, depuis les trois derniers mois, repris leur collaboration avec le Gouvernement. En témoigne la libération par l’Union Européenne, a la fin du mois de septembre dernier, d’une enveloppe d’environ 25 millions de dollars au titre de support budgétaire, bloqué depuis janvier 2016.


La rencontre que nous avons eu vendredi dernier avec le board du Forum Economique du secteur privé nous a, une nouvelle fois convaincu, de la justesse et du bien fondés de nos actions dans le domaine économique et financier. L’investissement privé a bénéficié d’un environnement plus stable, la compétitive d’Haïti a augmenté et plus de dix mille nouveaux emplois sont en voie d’être créés, dans le domaine de la sous-traitance, notamment à Caracol, a CODEVI et a SONAPI.
La population, par rapport à certaines déclarations alarmistes, émanant de certains profanes ou de gens non initiés aux questions financières et monétaires, est appelée à la prudence. L’affirmation péremptoire, voulant faire croire que l’instabilité des prix que l’on connait actuellement, n’ait pas de précédent dans l’histoire, est incorrecte. L’inflation de la période, qui est de 12.5% est modeste et proche de la moyenne des 12 dernières années, qui est de 9.3%.


De plus, il est reconnu qu’il n’y a pas une transmission quasi parfaite et rapide des variations du taux de change à celle des prix à la consommation (l’inflation). Ceci n’est vrai dans aucun pays, et encore moins en Haïti. Pour plus de détails, disons que de septembre 2003 à septembre 2015, par exemple, l’inflation cumulée a été de 192% (triplement de prix), alors que le taux de change gourde-US dollar a cru de seulement 24% pendant ces 12 ans. A l’inverse, de septembre 2015 à septembre 2016, le taux de change s’est accru de 25.7% alors que l’inflation n’était que de 12.5% pour la période.

L’OURAGAN MATTHEW ET LA SITUATION SANITAIRE


Les dommages et pertes provoqués par le cyclone Mathieu dans les départements affectés sont évalués, selon un rapport établi par la Banque Mondiale avec la participation des instances gouvernementales concernées, à 1.9 milliards de dollars ! Toutefois, l’ensemble des conséquences néfastes de la catastrophe ne sont guère prises en compte, y compris la menace d’insécurité alimentaire qui guette les populations du grand Sud… Après l’ouragan, nous avons été l’objet d’un élan de solidarité exemplaire. Je saisis cette occasion pour remercier l’ensemble des gouvernements, institutions et pays amis qui ont accompagné le peuple haïtien pour faire face aux premiers jours de l’épreuve. Ceci étant dit, Matthew est toujours présent. Les populations de la Grand’ Anse et du Sud sont toujours en situation de détresse économique, de désarroi écologique et de grande précarité sociale.
Du côté du gouvernement, nous avons conçu une réponse en deux volets. Le 1er est celui de l’urgence humanitaire. Le 2nd est irrémédiablement celui du redressement et de la relève économique. Si au niveau de la réponse humanitaire nous avons reçu une part importante de l’aide d’urgence, nous n’avons pas pour l’instant bénéficié du soutien nécessaire pour les activités structurantes et durables de la relève économique. Or il convient d’agir sur ce volet pour réduire la vulnérabilité ambiante et augmenter la résilience des populations.


Comme je l’ai dit dans d’autres occasions, Haïti est des points de vues sismique et géographique extrêmement fragile! Nous sommes régulièrement exposés à des catastrophes naturelles, car assis sur deux failles sismiques et situés dans le couloir des tempêtes et des ouragans. Il n’y a pas de doutes à avoir, ni de questions à savoir si Haïti sera une nouvelle fois frappée par un tremblement de terre ou un ouragan. La question est simplement quand et de quelle intensité sera la prochaine catastrophe qui viendra s’abattre sur notre pays. Ceci étant dit, en connaissance de cause et en gestionnaires avisés et responsables, le gouvernement doit avoir une politique – connue et maîtrisée par l’ensemble des acteurs – sur la problématique de la gestion des risques et désastres.
Cela sera certainement un des grands chantiers de la prochaine équipe au pouvoir.

LES DROITS HUMAINS


Nous sommes unanimes à admettre que le premier des droits de l’homme est celui de pouvoir vivre décemment, dans le respect de la personne et la dignité humaine. Haïti a un grand chantier devant elle pour réduire les inégalités et surtout offrir de meilleures opportunités qui élargissent les perspectives d’avenir pour ses filles et ses fils. Concernant d’autres problématiques plus spécifiques comme celles de la situation de détention préventive prolongée, je salue les efforts du Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique Me. Camille Edouard Jr. qui a décidé de s’attaquer frontalement à ce mal depuis sa prise de fonctions. Des améliorations sensibles ont été constatées sur ce plan. Je l’encourage à continuer sans relâche.


Concernant le choléra je vous rejoins pour dire que la reconnaissance de la « responsabilité morale » de l’ONU dans l’introduction de l’épidémie est une preuve de respect envers le peuple haïtien. Ceci dit, le plus dur reste à faire. Malgré l’arrivée du choléra aux États-Unis, en provenance d’Europe, pendant la première moitié du XIXe siècle, et en dépit de sa propagation dans les îles voisines de la Caraïbe, Haïti n’avait jamais dans son histoire connue le choléra ! Si toute nouvelle stratégie doit certes garantir la prise en charge des malades, éviter de nouveaux cas de décès à cause de l’épidémie, la grande bataille est celle de l’éradication de la maladie. Ceci passe par la prévention, par l’immunisation universelle à travers la vaccination, par l’amélioration des conditions de vie de la population à travers des systèmes d’assainissement, d’adduction d’eau potable et des mesures de salubrité publique.


L’ANNÉE A VENIR


Je suis arrivé à la tête du pays en février 2016 dans un contexte de quasi explosion sociale. Les manifestations de rues violentes étaient légion. L’avenir n’était pas clair et personne ne savait vraiment de quoi serait fait le lendemain. Aujourd’hui, je me prépare à rendre aux nouvelles autorités un pays politiquement apaisé et socialement plus serein. Demain semble poindre à l’horizon avec moins d’incertitudes. C’est un pays avec la confiance retrouvée dans les institutions et dans les autorités que je m’apprête à laisser le moment venu de rendre mon tablier le 7 février 2017. L’un de mes vœux les plus chers pour Haïti et pour le Peuple haïtien est que les nouvelles autorités puissent faire bonifier cet héritage pour désormais rentrer dans un cercle vertueux de croissance et de confiance, de stabilité politique et de progrès économique, de paix sociale et de démocratie.
Il faut bêcher très dur, travailler sans relâche et ne jamais perdre de vue le cap dans n’importe quelle mission qui nous est attribuée. L’histoire ne retient pas les embûches et ne supporte pas les excuses ! Seuls les faits accomplis et les missions bien exécutées méritent d’être inscrits dans les annales de l’histoire et sont dignes d’êtres transmis à la postérité. Et, ces missions accomplies, alors, on peut se permettre de temps en temps, et encore davantage dans certaines occasions de se retrouver pour célébrer, se congratuler, et se projeter dans l’avenir.
Encore une fois, bonne fête de fin d’année à vous toutes et à vous tous ! Joyeux Noel 2016, Bonne et Heureuse Année 2017, dans la fraternité, la compréhension réciproque et le respect mutuel !

Jocelerme Privert
Président de la République.

Palais National, le 19 Décembre 2016


Merci.